Guerre civile, élection, éducation : entretien avec une Québécoise établie au Texas
25 juillet 2016 01:28, par Avant_le_deluge
La mentalité survivaliste hâte l’effondrement duquel elle prétend vouloir se protéger. En consommant et emmagasinant des produits et denrées, en instaurant un climat de méfiance et de tension, en suggérant la nécessité d’un individualisme forcené et d’un chacun-pour-soi violent dans les catastrophes anticipées, cette mentalité précipite la venue de la crise qu’elle redoute et contre laquelle elle veut se défendre. La mentalité survivaliste est la logique néo-libérale poussée à son extrémité. Le survivaliste a terriblement besoin de la société de consommation, à l’exception qu’il fait le pari que, une fois survenu l’effondrement auquel il aura largement participé et contribué, il survivra plus longtemps que les autres. Il est d’ailleurs fort à parier que, dans la logique du chacun pour soi qui l’anime, il sera le premier à attaquer son voisin, la nécessité de la survie lui servant alors de justification morale.
Le survivaliste consomme et emmagasine les denrées comme les banquiers engrangent les profits.
Le survivaliste spécule sur l’avenir et la chute du capital comme le spéculateur spécule sur les matières premières et les flux des marchés.
Le survivaliste, dans le meilleur des cas, veut protéger le cercle restreint des personnes qui sont comme lui, ce qui est une forme pernicieuse de communautarisme qui va à l’encontre du bien commun.
Le survivaliste fantasme sur un succédané de virilité, tout comme un grand nombre d’hétéro et d’homos aiment porter la barbe et gonfler leur muscle en poussant de la fonte afin de dissimuler la féminité des existences qu’ils mènent au quotidien.