J’aime bien le commentaire d’un élève : "et en plus, on n’a pas eu à copier le cours". Ben oui, forcément, l’élève "lumière" au coeur du système, et le maître à la périphérie...
Voici les réformes qui sont régulièrement dans les tuyaux depuis quelques années (et s’appliquent ou non, selon les établissements) :
Ne plus noter les élèves ou alors les surnoter systématiquement
Evaluer selon un très fumeux et foireux "socle commun des compétences", européen. Par exemple : "je sais écrire mon nom sans faire de fautes (j’exagère à peine)".
Ne pas surtout donner (c’est même formellement interdit par certains inspecteurs) des devoirs du soir. Du coup on rêve que les élèves pourront progresser avec des cours de 50" moins... minutes de perdues à cause d’élèves bruyants.
Foutre du Wifi partout, des "tablettes" numériques, pour décérébrer un peu plus les élèves. Il est loin le temps où on planchait seul face à sa copie, en silence, en essayant de rassembler ses idées. Le génie français, qu’il disait...
Avec les EPI, se dessinent des "regroupements thématiques" interdisciplinaires, souvent très orientés sur un plan idéologique.
Mais ce qui est vraiment grave c’est de constater de l’intérieur à quel point les profs sont des gens en majorité très moutonniers, très peu "dissidents" dans l’âme. Quand j’ai commencé ce métier, il y avait toujours, dans les salles des profs, quelques vieux grognards. L’arrière-garde napoléonienne, toujours prompte à monter au créneau, et qui ne se laissait pas impressionner par les dernières réformettes au goût du jour.
Maintenant, les salles des profs sont souvent très "féminines" : on y parle du dernier Voici, des bienfaits du "vivre-ensemble", de la "bienveillance" envers les pauvres élèves, etc. On met son "Marianne" en évidence sur une table. On prépare activement son voyage annuel dans les "lieux de mémoire" en Allemagne. On traite certains élèves de complotistes (eh oui, il faut l’entendre pour le croire !) et on se propose de les rééduquer...
Mais par contre, pour y trouver un peu de parole radicale, un soupçon de vérité, de courage, il faudra repasser...