L’industrie française de l’armement est la "grande gagnante" de la période actuelle
15 juin 2016 12:17, par nicolasjaisson
Il faut aussi tenir compte de l’effet d’anticipation dans cette annonce de "records" de vente d’armes à l’étranger, car beaucoup de contrats sont annoncés longtemps avant d’être signés. Par exemple les Rafale qui devaient être vendus à l’Inde sont toujours à l’étude. Et ils le seront tant qu l’Etat-major indien n’aura pas tranché entre les impératifs d’économies budgétaires et les performances de ses appareils. Le choix final ira vraisemblablement aux avions russes SU-35. Beaucoup de pays émergents cherchent avant tout à profiter des transferts de technologie. Derrière des chiffres astronomiques se cachent une réalité beaucoup moins brillantes annonçant des lendemains qui déchantent, lorsque la concurrence venue des anciens clients taillera des croupières aux pays occidentaux. L’Inde a ainsi réalisé des progrès remarquables en matière de construction aéronautique et navale, tandis que les achats en location prennent progressivement le dessus sur les achats fermes. Le retour en force de la Russie sur le marché des armements de dernière génération n’aurait pas été possible sans les transferts de technologie, souvent issus du civil, entre l’Occident et la Russie. Comment expliquer que l’industrie de l’armement russe, en pleine déconfiture dans les années 2000, ait pu aussi rapidement remonter la pente sans l’aide technique de l’Occident, aussi paradoxal que cela puisse paraître ? Et puis il faut aussi tenir compte du découpage des contrats entre ce qui est produit localement et ce qui l’est à domicile. Par exemple les sous-marins "français" devront être construits en Australie avec les transferts de savoir-faire qui vont avec. Et le système d’arme embarqué, notamment les missiles de croisière, ne seront pas français mais américains.