Me Damien Viguier exécutant une quenelle de fine bouche — sans le déploiement de la gestuelle canonique —, tout en souplesse du déroulé du sourire en deux temps, comme un déhanché suivi d’une pleine exposition de la puissante symétrie des courbures, au sommet de son art oratoire, en toute fin de discours, j’ai joui.
« ...Et donc ce mémorial, là-bas à Berlin, a inspiré... sous forme de performance, parce que Alain Soral a aussi, dans son activité... Chez cette personne il y a quelque chose de l’artiste. C’est un "performer". Et d’ailleurs, ce procès, qui lui est fait à propos de la quenelle de Berlin, participe de l’œuvre de l’artiste.
L’avant-garde artistique dans l’art contemporain, le sommet, consiste à intégrer le système judiciaire dans l’œuvre d’art.
Et je crois que... on est tout à fait dans la tradition du détournement (...) Vous avez un artiste qui créer un mémorial de la Shoah. Bien ! Eh bien vous en avez un autre qui vient faire une quenelle, prendre une image, et cette image lui occasionne un procès. Bon... Un procès également à dimension politique, mais... Dans ces domaines on est à la limite entre la religion, la politique et l’art. Alors, c’est important de parler de l’art parce que dans le domaine artistique, là il y a un refuge, un sanctuaire. C’est le cas de dire un sanctuaire. l’artiste est souverain. »