Jean-Marie est puni par où il a péché : autrefois, il purgeait à intervalles réguliers le FN contre ceux qui le contestaient (Bompard, Stirbois, les mégrétistes avant la scission etc.).
Qu’espérait-il de la nouvelle présidente ? Qu’elle lui accorde le droit de la contester, jusqu’à souhaiter son échec à l’élection présidentielle, sans réagir fermement selon la pratique bien comprise de chef de parti autoritaire issue de cette même jurisprudence Jean-Marie LE PEN ?
Il est aujourd’hui touchant, pour ne pas dire désespérément dérisoire, d’entendre sur EUROPE 1 celui qui a toujours mené, avec raison, son parti d’une main de fer, regretter auprès de POLONY-DUHAMEL que Marine n’autorise pas de "courants" au sein du FN.
Jean-Marie fait une confusion de jeune militant immature, impardonnable à son niveau, entre, d’une part l’exercice de la vie politique auprès du plus grand nombre (Front National), avec les concessions de formes inévitables que cela nécessite pour prendre le pouvoir, et d’autre part l’exercice du combat politique et culturel dans la dissidence (Egalité et Réconciliation).
Au fond, cette confusion mal assumée (le cul entre deux chaises) a fait que Jean-Marie a très vite atteint, dès 1988, son plafond de verre (étiage de 15%), sans pour autant en profiter pour effectuer un réel travail intellectuel, culturel et politique de dissidence - tel le modèle performant d’ER.
L’intelligence politique, c’est de laisser le Front National faire son travail de parti, sans le critiquer comme un ennemi, tout en continuant à le nourrir, de manière directe, indirecte, diffuse, par capillarité, des idées articulées de façon cohérente par la dissidence.
Le reste, c’est, au mieux du bavardage, au pire de l’ego de vieux monsieur peu sage.