Je ne connais ni l’histoire du Vermandois, ni celle du pays de Senlis, mais parler de toute la France en évoquant le racket fiscal de Louis X est un peu osé.
Je connais mieux l’histoire de la Septimanie (Haut et Bas Languedoc). Quand l’écume barbare fut reposée, le gouvernement wisigothique récupéra le cadastre fiscal du Bas Empire et en répartit les fonds sur la cascade féodale bien connue jusqu’au tenancier de base et beaucoup de coins difficiles ou douteux furent déclarées en alleux. Il n’y eut ni serfs ni hommes de poëste attachés aux fonds comme dans les provinces franques. Il est bien évident que les travailleurs agricoles d’un fonds prospère cherchaient à s’y fixer et pouvaient passer d’un tenancier à un autre en restant sur place. Des familles d’ouvriers agricoles se continuèrent souvent au même endroit.
Pire encore pour le Front de Gauche : il n’y avait pas de corvée en Languedoc. Les notaires qui pullulaient partout en avertissaient les contremaîtres des sous-intendants dès qu’un chantier de travaux publics était ouvert de ne pas réquisitionner les rabalaïres. Par contre on taxait les municipalités bénéficiaires de ces travaux et même cher.
C’est terrible pour les pourfendeurs de l’Ancien régime, mais le Midi était clean d’esclaves.
Profitons-en pour souligner que le peuple français n’est redevable d’aucune compensation de servitudes passées puisqu’il n’a jamais utilisé ce mode d’exploitation dans ses activités chez lui.
A l’exception notable d’Haïti qui fut lourdement taxée par le gouvernement français en compensation des plantations prises, c’est une affaire entre les familles de la Traite atlantique, les planteurs et leur main d’oeuvre. On a les noms, comme dirait Coluche.