Les radios privées veulent diffuser moins de daubes francophones
3 juillet 2015 01:50, par dbkJ’admire l’hypocrisie dont font preuve les représentants de ces radios privées. Quand on est de la partie, j’en fus, on sait que les radios touchent des commissions pour diffuser ce que leur imposent les boites de promo et ces dernières sont payées par les maisons de disques pour promouvoir des créations récentes. Résultat, les DJs passent de la merde en boucle pour gagner leur vie et transmettent aux jeunes générations le message que seuls les tubes récents sont cools. Tout ce qui a plus d’un an (sous-entendu ce pour quoi ils ne touchent plus de commissions) est décrit comme ringard.
C’est un phénomène purement commercial. Par conséquent s’il y a moins de nouveautés françaises dans les magasins de disques mais que le quota reste à 40%, c’est une perte sèche pour les radios. Seulement voilà, au lieu de dire la vérité au grand jour, ils déclarent que "l’équation est devenue impossible" sans en expliquer les raisons.
En réalité la production musicale française est énorme, à condition de piocher dans ce qui a plus d’un an de bacs. Il suffirait d’ouvrir un peu ses horizons et de remplacer le commercial par le culturel. Pour celà il faudrait aussi reprogrammer les goûts de la jeunesse, ce qui ne serait pas un mal d’un point de vue culturel.
On critique beaucoup les Etats-Unis mais il faut savoir que là-bas il existe des centaines, voire des milliers de radios qui ne passent QUE de la musique dite ringarde : oldies, country, western, soul, rythm’n blues, reggae, pop des années 80, j’en passe et des meilleures. Et il y a des auditeurs qui n’écoutent QUE ça à longueur de journée (j’en faisais partie).
Certes, ces radios ne sont pas gérées par des DJs vendus aux maisons de disques mais par de véritables passionnés de la musique. Du coup on y entend beaucoup moins de publicité, pratiquement pas en fait, très peu de niouzes voire pas du tout, mais beaucoup de musique et parfois des commentaires de vrais connaisseurs.
Franchement, avec l’ensemble de la production musicale francophone gravée sur disque, il y a largement de quoi imiter le modèle américain et ré-éduquer un public qui préfère écouter de la merde en boite sous prétexte qu’elle est du jour. Honte aux radios privées, honte aux DJs corrompus et mes condoléances aux jeunes victimes de la mode qui trouvent Brel ringard, pour ne citer qu’un seul exemple.