Les combats tournent en faveur des chiites au Yémen
23 janvier 2015 15:33, par Révolutionnaire khoméinisteLa situation au Yémen (comme partout ailleurs dans la région) ne s’explique pas par une supposée division entre chiites et sunnites. L’interprétation systématique de tout événement à l’aune de ce clivage réducteur est voulue et promue par l’empire afin de destabiliser les pays du Proche Orient et d’empecher l’unité des musulmans contre les occupants atlanto-sionistes. L’oligarchie régnante cherche non seulement à déclencher un "conflit de civilisations" entre chrétiens et musulmans, mais aussi une guerre intra-musulmane entre chiites et sunnites.
Caractériser l’ascension des Houthis comme une prise de pouvoir par "les chiites" en tant que tels, serait en effet inexact. Parmi les principaux adversaires historiques d’Ansarallah (mouvement Houthi), on trouve d’autres tribus zaidites (chiites) du nord du pays, en particulier celle d’Al-Ahmar. L’ancien président Ali Abdallah Saleh qui, avec le soutien direct de l’Arabie saoudite, conduit pas moins de six guerres contre les Houthis entre 2004 et 2011, est lui meme zaidite (chiite). Sheikh Abdallah Al-Ahmar, l’ancien parrain du Parti Islah, branche yéménite des Frères musulmans opposée aux Houthis, est également zaidite (chiite). En outre, le ralliement d’une grande partie de l’armée et de ses membres sunnites à la cause défendue par Ansarallah a été un facteur important dans la progression des Houthis.
Quant à l’allégation que l’arrivée sur la scène yéménite d’acteurs alliès à l’Iran serait à l’origine des troubles dans ce pays, un bref apercu de son histoire démontre l’opposé : de la division du Yémen en deux Etats durant la guerre froide aux conflits récurrents entre ces deux entités, en passant par l’apparition d’Al-Qaida et l’ingérence US après 2001, jusqu’au soulèvement populaire du "printemps arabe", récupéré dans un premier temps par le pouvoir avant d’etre finalement mené à son terme grace au concours des Houthis, l’Iran est loin d’avoir été l’instigateur de conflits au Yémen.
Pour finir, les théories suggérant que l’Arabie saoudite ou encore Abdallah Saleh appuiraient désormais secrètement les Houthis, sont erronnées elles aussi, ces derniers ayant toujours été opposés à Riyad ainsi qu’à l’ancien président.