Monsieur Moreau,
Tout le bien que je pense de vous mis à part, je ne partage que très partiellement votre point de vue.
Les raisons, de mon point de vue, pour lesquelles la Russie ne se risque pas à annexer le Donbass sont bien moins philanthropiques que pragmatiques.
Tout d’abord, quel intérêt a-t-elle en récupérant le Donbass ? Aucun ! ce serait un boulet économique. Il faudrait en refaire l’infrastructure quasi intégralement ; et ce sans tenir compte des destructions causées par le conflit. Cela aurait un coût que la Russie ne peut assumer actuellement. Parallèlement à cela, les habitants du Donbass se sont ukrainisés dans le sens où ils ont fait leurs, toutes les tares de ce pays complètement amorphe et inopérant. Remettre une telle population dans le bon sens va demander plusieurs générations probablement.
Parallèlement, entendu que le Donbass apporte à l’Ukraine plus de la moitié de ses devises, je crois que si la Russie l’annexait, ce serait l’étincelle qui ferait déborder le lac.
Finalement, le Donbass est une baronnie qui, bien qu’il ait disparu des radars, reste le fief de M. Akhmetov dont l’influence et le pouvoir de nuisance sont connus et immenses aussi bien pour l’Ukraine que pour la Russie s’il le voulait. Le Donbass, c’est lui. C’est son dynamisme et son sens des affaires qui ont fait de Donetsk une ville développée comparée à la maison de poupées vulgaire et déliquescente qu’est devenue Kiev. Il vaut mieux traiter avec lui que de le mettre à l’écart, du moins pour le moment.
Cependant je suis d’accord sur l’aspect géopolitique qui fait que si la Russie annexe le Donbass, l’Ukraine sortirait de son giron pour l’éternité entendu que les seuls électeurs ukrainiens proche de sa cause sont justement dans cette région (cf. l’élection de M. Yanukovich).