Ça sent quand même la jeunesse (avec ce qu’elle a d’inexpérimenté, par essence), un peu perdue et en mal de repères :
comment intégrer un mouvement politique comme le Front national, qui a les claires valeurs et la sociologie variée que l’on connaît, tout en promouvant l’Islam, surtout actuellement ?
Et pourquoi avoir clamé sa foi ?
Et quelle confiance pourra susciter ce parcours spirituel qui prétend voir dans le Coran (mais disons aussi : le Mahâbhârata, l’Ancien Testament, les Evangiles, etc.) des prophéties ou intuitions qui prédisaient « plus de 500 découvertes scientifiques » ?
Est-ce qu’un parcours spirituel n’est pas d’abord une affaire privée dont l’éventuelle valeur et sincérité, perceptible à la fin par l’entourage, doit d’abord se dégager par l’exemple et l’attitude, qui incitera éventuellement autrui à s’y intéresser, plutôt que par la communication affichée autour de celui-ci ?
Etait-il à ce point nécessaire d’en parler ?
Qui l’a initié, qui est son guide ?
Cette conjugaison militant/élu FN + néo-converti sent plutôt, excusez-moi, le besoin irrépressible d’être rassuré et d’avoir des certitudes - ce qui est très compréhensible quand on traverse certaines phases de sa vie. Mais pourquoi tenter d’inviter l’autre à reconnaître que l’on détient La Vérité ?
Je me reconnais un peu en lui à son âge (bon, par contre je suis toujours chrétien), dans ce que crois déceler comme une faim d’idéal, et un besoin impérieux d’accomplir immédiatement et à tout prix de "bonnes choses" en voulant convaincre autrui, car c’est cela qui transpire avant tout chez Maxence Buttey, selon mon sentiment.
Je ne suis donc pas vraiment surpris. Ça aurait pu lui arriver au NPA, au PS, à l’UMP.
Acter d’un positionnement religieux, quel qu’il soit, en forçant les cadres de son parti politique à prendre position est par essence une maladresse, voire un manque de respect pour les opinions de ceux-ci.
Bon. Pas plus. Phénomène ô combien symptomatique de notre époque, inimaginable dans les années 90.