Alors, la création humaine, — d’ailleurs, toujours contenue — dans certaines limites, — s’insérait harmonieusement dans le milieu naturel. Elle ne l’abîmait pas ; ne le désécrait pas. Il ne pouvait en être autrement, étant donné qu’alors, n’était tenu pour "art" que ce que René Guenon appelle "l’art objectif’, c’est-à-dire l’œuvre dont les normes sont directement liées à la connaissance que l’artiste possède des normes de l’Univers visible et invisible, humain et non-humain. Ainsi sont nés les colosses de Tiahuanaco, les pyramides d’Egypte et d’Amérique, les temples grecs, hindous ou japonais, les peintures préhistoriques ou relativement récentes, au fond des grottes : — Altamira, Lascaux, Ajanta, — les cathédrales byzantines, romanes ou gothiques, les grandes mosquées du monde ; et toute la musique sacrée ou initiatique, de l’Antiquité à Bach et à Wagner ; et les danses sacrées des Indes et du monde entier. Rien de tout cela n’enlève au milieu natal son âme, — au contraire ; tout l’exprime, le traduit dans le langage de l’éternel ; le complète en l’y rattachant.
Mais tout cela, c’était hier ; c’était surtout autrefois. Cela date d’avant, — et, en général, de longtemps avant — l’apparition de l’ homme-insecte et d’avant sa soudaine multiplication en propression non plus arithmétique mais géométrique, résultat des techniques de protection des faibles.
Je le répète : qualité et quantité s’excluent mutuellement.