"Nous sommes le peuple" : il y a 25 ans, le mur de Berlin vacillait
12 octobre 2014 16:45, par MEIERS
Il y a un aspect peu connu de l’histoire de la R-D-A et de sa disparition, mais qui est toutefois assez révèlateur. La politique commémorative vis-à-vis du nazisme et de la Seconde Guerre Mondiale. En effet la R-D-A se considérait comme l’héritière de la résistance antifasciste allemande contre le nazisme. A ce titre la résistance communiste était particulièrement mise en avant et l’idée d’une responsabilité collective du peuple allemand pour les crimes du nazisme rejetée. En R-D-A vivaient environ 1400 juifs est-allemands (contre 30000 en R-F-A). Ces juifs, quand ils avaient été victimes de persécutions étaient reconnus comme des victimes du fascisme, touchaient une indemnité, mais on ne leur accordait pas un rôle prépondérant par rapport aux autres victimes des nazis. Tout particulièrement la R-D-A s’est toujours refusée à verser des indemnités à l’Etat d’Israel en argumentant que ce n’était pas aux héritiers des résistants antifascistes, eux mêmes victimes des nazis, comme la classe ouvrière allemande, de payer des indemnités à une autre catégorie de victimes des crimes nazis. Lorsque après la chute du mur les premières élections libres se déroulèrent début 1990 en Allemagne de l’Est avant la réunification, l’une des premières mesures de la nouvelle "Volkskammer" (Assemblée du Peuple, Parlement) fut de reconnaître la culpabilité collective du peuple allemand dans l’holocauste et de s’excuser vis à vis de ses concitoyens juifs et de l’Etat d’Israël pour "l’ injustice" de la politique mémorielle de la R-D-A !