Bien que 7 % seulement des personnes arrêtées pour meurtres ou violences fussent des étudiants et que cette opération partît des quartiers riches de Caracas ou de la frontière avec la Colombie, la plupart des journalistes occidentaux relayèrent la version des médias privés vénézuéliens : celle d’une « révolte étudiante contre la vie chère » face à un « État répressif », faisant de la dirigeante d’extrême droite Maria Corina Machado une égérie de la « lutte pour la démocratie ». Le président Rafael Correa avait déclaré : « La vérité est que c’est le gouvernement légitime du Venezuela qui est persécuté, que Nicolas Maduro est un humaniste, qu’il ne serait jamais capable de réprimer son peuple, et qu’on tente de le déstabiliser. »
Ha ? Tiens ! C’est marrant, ça ! Quand les (riches) étudiants Vénézuéliens manifestent contre l’austérité : ils ont raison. C’est l’état qui est répressif.
Mais quand les étudiants Québecois manifestent contre le racket fiscal qui leur est imposé ou que nos Bonnets Rouges de Bretagne font de même contre les portiques éco-taxes (et bientôt contre les mesures anti-russes qui les saignent à blanc) : là, ils ont tort ! Ils sont insensés, idiots, nigauds (comme dirait Mélenchon), populistes,alcooliques, violents, antisémites ! Ils perdent le sens des réalités, ils ne comprennent pas qu’il faut se serrer la ceinture et que les mesures que l’on prend contre eux sont bien gentilles par rapport à ce que l’on devrait leur imposer.
Existe-t-il seulement un seul jour où les journalistes s’arrêtent de dire des co*neries ? Ne se reposent-ils donc jamais ? N’ont-ils jamais un petit doute qui apparaîtrait dans leur crâne de piaf ?
Une chose est sûr en tout cas, s’il y a une manif dans ma ville (Toulon) : qu’aucune journalope d’Itélé ou de BFM ne s’avise de croiser mon chemin.