The Economist n’est pas connu pour ses positions humanistes ou simplement humaines. Le système prostitutionnel est appréhendé comme un marché commercial comme les autres. Que les produits soient des êtres humains, des femmes à 80 %, lui importe peu.
Cela l’autorise à prétendre qu’on peut travailler avec son sexe, comme si le sexe était semblable à la main, par exemple, une partie du corps lambda.
Si c’était le cas, le viol ne serait pas condamné plus lourdement qu’un coup de poing dans le visage, et personne ne serait choqué qu’un-e inconnu-e le/ la salue d’une bonne empoignade de l’entre jambe…
Le sexe, c’est l’intime et les effractions corporelles répétées que sont des actes sexuels avec des inconnus laissent des traces et des traumatismes physiques et psychiques.
The Economiste se trompe : si le prix des passes à baissé, ce n’est pas parce que il y a plus « d’indépendantes » mais pour des raisons de logique de marché. Le temps du Julot casse-croûte est révolu, place aux proxénètes modernes du Net, l’indépendante d’internet n’est qu’un mythe de plus.
La demande a baissé dans les pays abolitionnistes que les réseaux ont donc déserté pour se concentrer sur les pays réglementaristes. Mais, dans ceux-ci, la demande était déjà à son maximum et, malgré les offres et les rabais, elle ne croît plus. Les prix baissent parce que le marché est saturé et n’arrive pas à s’étendre aux femmes qui restent réfractaires à la consommation tarifée de l’autre, n’ayant pas été éduquées à considérer les hommes comme des objets.
The Economist se trompe encore sur les motivations des clients prostitueurs : ce n’est pas et ç a n’a jamais été le manque de sexe. C’est la recherche de pouvoir sur une femme, la possibilité d’imposer ses envies sexuelles à une femme qui ne peut pas dire non, ce qui n’est pas réalisable avec des femmes non prostituées.
Voulons-nous que notre société soit régie par le commerce, ou par les droits de l’être humain ? La réponse est politique.