Ce Dodo la Saumure, moi je l’aime bien avec son surnom d’un autre temps comme sorti d’un roman de Céline ou d’un scénario Audiard. Accepter et assumer un blaze pareil, c’est préserver tout un pan d’histoire, celui des margoulins, des titis, des apaches.
Alors bien sûr, on peut critiquer sa vulgarité, son côté malsain etc. Mais les personnages d’Audiard ou tout du moins ceux dont il s’est inspiré, et je pense en particulier à Charles Lepicard du "Cave se Rebiffe" (joué par Blier), ne sont pas des archanges. Ils sont tout aussi ignobles, véreux, vulgaires que ce bon vieux Dodo.
C’est un voyou, un hareng (comme disait Céline), un putassier (comme dirait ma mère). Il l’assume et s’il doit payer pour cela, il paiera. Ce n’est pas une chouineuse pénible cachée derrière un écran d’ordinateur qui spécule sur la vie des gens sur terre via la city ou wall street.
La fin, je la laisse au maître :
"Cascade, on l’a trouvé chez lui dans un état d’énervement que personne osait plus l’ouvrir. Il en tenait après tout son monde et les mômes en particulier. Elles étaient neuf autour de lui, des gentilles, des grosses, des fluettes et deux alors qu’étaient bien blèches, des hideurs de filles, Martine et La Loupe, je les ai bien connues sur le tard, ses meilleures gagneuses, ses championnes de charme, pas regardables. Les goûts des hommes c’est le bric à brac, ils vous foutent leur nez n’importe où, ils ramènent des bigles, des tordues, ils trouvent que c’est des puits d’amour, c’est leur affaire, c’est pas la vôtre, c’est pas demain qu’ils sauront et qu’ils baisent."
Céline - Guignol’s Band