L’intervention est assez décevante. Alors que j’apprécie Lepage, il parle sans arrêt de "piège" (Soral, Dieudonné) et considère qu’il est le seul à faire de "l’éducation populaire". Je vois mal en quoi mettre le doigt sur l’incroyable cynisme des élites politiques, financières et économiques pour dénoncer les dérives du système libéral ne relèverait pas, également, d’une forme d’enseignement "populaire" d’une prise de conscience ; je ne vois pas en quoi mettre à jour la médiocrité du système médiatique (et son hallucinante tendance moutonnière) n’entrerait pas dans le cadre d’une éducation populaire, d’une éducation à l’exigence intellectuelle (résilier ses abonnements au Nouvel Ob’s, à l’Express, au Point, à Canal + et transformer son téléviseur en aquarium à poissons exotiques, ça, c’est bel et bien le but ultime d’une éducation populaire, surtout si on les remplace par des "conférences gesticulées" ou la lecture d’ouvrages iconoclastes tels que ceux que publient Soral). Le clivage droite dure/gauche dure n’a plus aucun sens, et Lepage tombe, lui aussi, dans le piège, on le sent scotché à cette logique qui emmerde tout le monde et à laquelle plus personne ne croit. Pourquoi tenter de convaincre Chouart de s’éloigner d’Egalité et Réconciliation ? De quel droit ? Il dit qu’Etienne Chouart "fait un travail remarquable" (sur les modes de représentation), et c’est la seule chose qui importe, pas le média sur lequel il est écouté. Dès que le niveau d’exigence intellectuelle progresse, il faut s’en réjouir, en ne restant pas figé sur le support qui permet cette progression, rien n’empêchant personne de ne pas être d’accord sur tous les thèmes abordés sur un site (Soral dit des conneries - à mon sens - sur le féminisme, mais il est légitime sur d’autres sujets).