Je viens de la gauche et j’ai du mal avec le concept de nationalisme. C’est un gros mot pour les gens comme moi. Il fait peur. Il fait penser aussitôt qu’il est prononcé aux "heures les plus sombres", etc...
Réflexe pavlovien ?
Etre solidaire des siens, je le conçois, bien sûr. Qui peut se permettre de se désolidariser de ses proches ? Mais cela est-il forcément antinomique à une solidarité avec le reste de l’espèce humaine ? Est-on obligé de se replier sur sa nation (ou sur son ethnie) pour vivre ?
J’ai grandi dans une France multi-culturelle, multi-ethnique (je suis moi-même enfant d’immigrés) et tous mes efforts ont été consacrés à m’adapter à cette diversité, à tolérer l’autre, les autres. Avais-je le choix ?
Je comprends le sentiment de dépossession que peut ressentir un "de souche" face à une immigration aux proportions gigantesques. Mais, perso, je n’arrive pas à m’identifier tout à fait à la "France éternelle". Je l’admets, je suis un déraciné, un apatride.
Je comprends le discours nationaliste. Grâce à Soral, je l’ai dé-diabolisé. Mais je ne m’y retrouve pas. Je n’y trouve pas ma place.
Ce texte d’Ayoub me trouble. Il y explique de façon claire la différence entre droite et gauche sur la question de l’identité, une différence de curseur. A droite, on le place aux frontières de la nation ou du continent. A gauche, on le place aux antipodes, jusqu’aux confins de la planète. Aucune de ses deux positions ne me satisfait. L’identité nationale me semble trop étriquée. L’identité mondiale, trop vague.
Ayoub est en guerre. Il a conscience que le monde est en guerre. Et il adopte donc une position de repli stratégique, de self-défense, de survie, de guerrier.
Est-ce ça, le nationalisme ? Prendre sa place dans le conflit ? Le nationalisme n’engendre-t-il pas la guerre ?
PS : Je pose ces questions naïvement, sans chercher à polémiquer inutilement. Merci de me répondre de façon civile.