Mon arrière-grand-père a été dans la Résistance varoise, et son fils, mon grand-père, malgré son jeune âge à l’époque, transportait armes, explosifs et munitions à vélo. Il y en a eu, des vrais résistants, honnêtes gens dans le civil, et dont certain n’ont jamais demandé la moindre reconnaissance officielle. Mais il y a aussi eu des bandits, que le chaos de l’Occupation avantageait bien : ils pouvaient voler tout le monde, violer sans trop craindre la justice, et tuer les Allemands, laissant ainsi libre à leur bestialité associale.
Mon grand-père me raconte que même encore des semaines et des mois après la Libération, des bandes armées de semi-criminels écumaient toujours dans le maquis, c’est ainsi qu’il s’est fait rackéter un Luger capturé aux Allemands au détour d’un chemin. Mais il a eu de la chance : dans un petit village, une de ces bandes a tué sur place à la mitraillette un mari qui protégeait l’honneur de sa femme et refusait de céder à leurs intimidations. Sans parler de la bassesse de tous ces justiciers aussi courageux qu’anonymes qui, une fois tout danger écarté, se sont mis à dénoncer les collabos et à tondre les femmes. De belles ordures aussi.