" Le gouvernement russe propose la liquidation de l’Académie des sciences de Russie"
Fondée en 1725, la prestigieuse académie des sciences de Russie compte ou a compté dans ses rangs nombre de prix Nobel tels que Pavlov, Semionov, Landau et Sakharov (1). Dernière institution russe démocratique, où le Président n’est pas nommé par les autorités gouvernementales, mais est élu par ses pairs, l’académie des sciences joue en Russie un rôle approchant celui du CNRS en France. Rassemblant environ 400 instituts, elle emploie 75 000 personnels de recherche.
Le 3 juillet dernier, le gouvernement russe a fait passer en première lecture (2) à la Douma un texte actant :
la création d’une agence gouvernementale assurant la gestion des instituts de l’Académie et réduisant le rôle de l’Académie à celui d’organisme consultant, - qui n’est pas loin de rappeler les politiques des derniers gouvernements français -
la fusion de l’Académie des sciences de Russie avec l’Académie des sciences médicales et l’Académie des sciences agricoles,
la captation de son important capital immobilier, dont 260 000 hectares de terrains et des immeubles situés dans les centres de Moscou et de plusieurs autres grandes villes.
la mise en œuvre d’un programme de licenciement.
Depuis la fin de l’URSS, l’Académie était déjà victime d’un certain abandon de la science et de la recherche fondamentale par le pouvoir politique. Alors que des réformes étaient en cours pour améliorer sa gestion, c’est dans le plus grand secret que le gouvernement russe a préparé ce qui n’est autre qu’un coup de force.
Cette institution de renommée mondiale doit être soutenue afin de rester un fer de lance de la recherche, et conserver son rôle de gestion de la recherche scientifique.
Eux aussi, copient l’oncle Sam ?