Pierre Péan : "Guerre du Kosovo : un moment clef de notre Histoire"
27 mai 2013 21:35, par La chouette de MinerveLes cadres de l’armée de libération du Kosovo ont choisi le camp américain car dans une logique court-termiste, ce-dernier servait leurs intérêts bien compris. Point. On peut avaliser ou s’indigner, mais on se doit de reconnaître qu’en bon monstre froid amoral, comme tout Etat, le Kosovo suit une ligne purement machiavélienne dans la poursuite de ses intérêts vitaux. Il joue sa partition. Et la Serbie joue la sienne.
On peut bien sûr discuter pendant des heures sur les arguments des uns ou des autres, qui rappellera le mythe fondateur de la bataille du champ des merles, qui se targuera de ses ancêtres Illyriens, rappelons-nous seulement du bon mot du Général : « Pour pouvoir aboutir à des solutions valables, il faut tenir compte de la réalité. La politique n’est rien d’autre que l’art des réalités. »
Aujourd’hui, devant l’enchevêtrement complexe des différents peuples dans les Balkans, la raison nous pousserait à refondre une carte des frontières ethniques, afin que les deux peuples puissent vivre heureux chez eux et en bonne intelligence avec leur voisin. Cela permettrait au passage de s’affranchir des frontières clientélistes tracées par les Grandes Puissances –sorte « d’Empire » de l’époque - lors de la Conférence des ambassadeurs de 1913. Au final il ressortirait que le nord du Kosovo représenté par le district de Mitrovica et peuplé majoritairement de Serbes revienne de droit à la Serbie. En retour, la municipalité de Presevo dans le sud de la Serbie, ultra-majoritairement albanaise, reviendrait de droit au Kosovo. Cet échange se passerait dans une parfaite continuité territoriale et sans le moindre déplacement de population. Cela ne donnerait donc du travail qu’aux juristes des deux bords qui s’occuperaient des modalités administratives.
Enfin, pour finir, j’aimerais m’adresser aux patriotes français parmi lesquels je figure.
Bien que le problème soit marginal, il me tient quand même à cœur d’en parler. Les Albanais n’ont pas bonne presse en France. Autant les « merdias » traditionnels que les canaux d’information alternatifs tels qu’E&R semblent s’être coalisés pour stigmatiser dans toute occasion le « maffieux albanais » sans scrupule, ni loi, ni morale. N’oubliez pas camarades, qu’il faut dissocier le gouvernement et le peuple. Autant le gouvernement peut être corrompu, avide et sujet à toutes les dérives, autant le peuple peut en être la première des victimes, nous savons ce que c’est en France.