On pourrait s’émouvoir que l’étude provienne du Texas, la terre de George W. Bush, un État qui n’est pas forcément réputé pour son ouverture d’esprit, et qui reconnaît encore dans sa législation la sodomy law, qui proscrit donc la sodomie sur ses terres, même si ce texte législatif a été reconnu anticonstitutionnel voilà neuf ans.
Pour autant, l’étude du professeur Regnerus ne porte pas sur 3000 familles issues de l’homoparentalité, ce qui serait le seul outil apte à renseigner sur la question qui nous importe. La question qui était posée était celle-ci : "Est-ce que l’un de vos parents biologiques a eu, entre votre naissance et l’âge de vos 18 ans, une relation amoureuse avec quelqu’un de son propre sexe ?"
Notons déjà qu’il fallait que les enfants aient connaissance de cette information, ce qui n’a rien d’une évidence.
Par ailleurs, sur les 15.000 personnes interrogées de manière aléatoire, 175 ont répondu que c’était le cas pour leur mère, 73 pour leur père. Ce qui ne fait donc au total que 248 personnes, auxquelles on a rajouté un échantillon représentatif comprenant tous ceux qui n’étaient pas concernés par la question pour parvenir au chiffre de 2988 personnes interrogées. Au total, ce ne sont donc pas 3000 familles issues de l’homoparentalité qui ont été sondées, mais moins de 250 dont les enfants savent qu’un de leur parent a déjà eu au moins une fois dans sa vie une relation amoureuse homosexuelle.
D’ailleurs, le site "Alliancevita", dont on a vu les potentielles accointances avec les thèses d’Alain Escada et Christine Boutin, met lui-même en garde contre cette étude :
"Cette étude ne dit rien sur l’expérience de grandir dans des foyers homoparentaux dans la période actuelle, et ce pour deux raisons : 1. Avoir un parent ayant eu une relation homosexuelle n’est pas synonyme d’avoir grandi dans un foyer homoparental. 2. Cette étude porte sur une génération aujourd’hui adulte, pour laquelle le fait homosexuel était peut-être moins bien accepté socialement qu’aujourd’hui."
Ou comment, avec 3 secondes de recherche sur google, démontrer que cette étude est du vent.