Quand les petits jouent aux grands cela donne un fatras diplomatique et militaire qui cache mal la soumission de la France aux intérêts américano-sionistes. Au Mali la France se donne l’illusion d’être encore un pays puissant capable de jouer dans la cour des grands en venant au secours d’un Etat fantôme miné par les divisions politiques sur fond de corruption généralisée entretenue par la France-Afrique. La crise malienne révèle bien la puissance de la France-Afrique et de ses lobbies affairistes. On cherche les intérêts de la France dans l’expédition française au Mali et on dit officiellement que les seules matières premières ne suffisent pas à la justifier ; et on se garde bien de parler des intérêts multiples, économiques, financiers et surtout diplomatiques ( la France perdrait toute influence dans les instances internationales si elle était lâchée par l’Afrique Noire francophone) qui sont les vrais ressorts de cette expédition. Et on comprend bien pourquoi la France s’y trouve bien seule, ou presque. L’idée selon laquelle la France soutiendrait la constitution d’un abcès de fixation en Syrie pour détourner le terrorisme de son pré carré en Afrique de l’Ouest est intéressante. Mais si elle est exacte, ce dont je doute car la position française (ou plutôt fabiusienne, en droite ligne de celle de Sarkozy et BHL) est antérieure à la crise malienne elle n’en est pas moins stupide et contraire aux intérêts bien compris de la France qui s’expose ainsi à être considérée comme un fer de lance de l’affrontement de l’occident contre le monde musulman et donc exposée à des mesures de rétorsion sévères. Dans le même temps cela ne protège en rien Israel, au contraire ; mais cela expose aussi la France à devenir la base arrière des populations israéliennes en cas de menace sérieuse sur l’existence d’Israel. La France aura du mal à se protéger contre une vague de rapatriements, d’autant que de nombreux israéliens disposent de la double nationalité et qu’il ne sera pas difficile aux autres d’obtenir très rapidement la régularisation de leur situation.