Vif échange entre Jean-Pierre Elkabbach et Jeannette Bougrab sur les Harkis
26 février 2013 16:38, par man76000Elkabbach est un journaliste en fin de carrière. Il ne fait pas preuve d’objectivité, il affirme des propos à l’encontre des harkis qui le dépassent. Ajouter "c’est les historiens qui le disent", alors là, chapeau bas !
Quel historien pourrait justifier un massacre, quel qu’il soit ? Il est inculte et un journalisme sans charisme. QI : 0
Je suis fille de harki et j’ai vécu dans les camps depuis ma naissance jusqu’à mon adolescence, entendre des propos pareils, c’est d’une petitesse sans limite. C’est d’une gravité sans nom et dangereux !
Aborder un évènement aussi dramatique que celle d’une guerre avec autant de légèreté, en affirmant qu’un massacre est justifiable, où on va ?
Je suis née dans un camp à Rivesaltes, et j’ai vécu dans le Saint Maurice l’Ardoise dans le Gard jusqu’à mon adolescence.
D’après ma mère, ma naissance était une épreuve difficile pour elle.
Elle m’a mis au monde sous une tente militaire, dans l’agonie, elle gisait au sol dans un bain de sang, (une hémorragie, certainement) sans aucune aide médicale. Les militaires qui passaient devant elle en lui riant au nez :" sale bougnoule, la Fatma", insultes habituelles.
Je n’ai pas ce souvenir, bien sûr, on m’aurait emmené dans un endroit froid et m’a laissé là pendant 2 jours sans prise en charge. La protection de l’enfance, je n’ai pas connu.
On a grandi dans des baraquements dans des conditions inhumaines : pas de chauffage, pas d’eau, l’électricité à compte-goutte. J’ai mémoire que l’on allait souvent se coucher sans manger, par manque de moyens, il nous arrivait de nous retrouver en sandales d’été en plein hiver sous la neige.
Nous avons souffert à un point de non-retour.
Ce camp a été construit pendant la guerre d’Allemagne, son architecture représentait la croix gammée avec une aérienne.
Une photo était affichée à l’entrée de l’école. J’étais choquée de savoir que ce camp avait été témoin d’atrocités de la guerre d’Allemagne. Et que l’on puisse nous accueillir en ces lieux.
Mes parents nous racontaient leur histoire en Algérie avant, pendant et après la guerre.
Mon père n’a jamais tué personne, il a sauvé des centaines de vie ;