Michel Clouscard et le capitalisme de la séduction
26 janvier 2013 17:39, par Erdoval
Le but de la publicité est de vous manipuler pour vous amener à dépenser votre argent. La publicité s’adresse à des individus définis essentiellement comme des consommateurs et qui ne peuvent trouver leur épanouissement que dans l’acte d’achat. Elle vise à faire en sorte que leur décision d’achat dépende le moins possible de leur raison et principalement de leur inconscient, l’acte d’achat étant un acte à visée quasi-thérapeutique destiné à améliorer le bien-être du consommateur, à apaiser la cause de son mal-être que la publicité contribue d’ailleurs à faire naître ou activer en générant un sentiment diffus de frustration. Il y a manipulation évidente du consommateur mais pas uniquement. Il y a manipulation aussi du commanditaire, c’est-à-dire de celui qui voudrait bien vous faire acheter son produit ou son service même et surtout si vous n’en avez pas besoin. Car le publicitaire l’a convaincu que sans un plan de communication adapté il ne réussira pas à atteindre son objectif (autre terme pour désigner le rêve d’enrichissement de l’entrepreneur) . Les grands bénéficiaires de la publicité sont les publicitaires eux-mêmes qui font donc profession de grands manipulateurs capables de faire en sorte que les rêves des producteurs et des consommateurs se réalisent. En d’autres termes ce sont des escrocs qui mettent leur talent au service de la cupidité capitaliste et se servent grassement au passage. Monsieur Séguéla a étendu le champ de ses activités corruptrices à celui de la politique et a même réussi à faire penser au monde français de la politique que l’élection d’un président de la république ne pouvait plus désormais être acquise sans le recours aux services des publicitaires, sans grande campagne de communication fort coûteuse. C’est peut-être pour cela que dans cette logique de mutation de l’électeur en consommateur de rêve que nos deux derniers présidents se montrent particulièrement attentifs à leur apparence et à celle de leurs compagnes et que beaucoup des politiciens ambitieux font chambre commune avec la presse. La politique est plus que jamais une entreprise de tromperie.