90 000 euros d’indemnités pour les acquittés du Ponant
29 décembre 2012 08:51, par nanabelPirate, un job qui peut rapporter gros ! 4,5 ans de détention = 90 ans de salaire somalien ! Qui a dit que le crime ne payait pas ?
Il aura fallu plus de 4 ans à la justice pour juger qu’elle ne pouvait pas établir avec certitude la culpabilité des détenus. Ils sont donc acquittés, mais pas innocentés pour autant puisque le non lieu n’a pas été prononcé.
En matière criminelle, la durée initiale du placement en détention provisoire ne peut pas excéder 1 an. Elle peut être de 2 ans si elle est suivie d’une condamnation inférieure à 20 ans et de 3 ans si elle est suivie d’une condamnation supérieure à 20 ans.
Les 2 avocats invoquent donc une détention provisoire abusive et c’est à ce titre, qu’ils demandent réparation matérielle et morale. L’un obtient 95 000 € et l’autre 98 000 €. Mais les avocats estiment que les sommes consenties sont insuffisantes. Ils mettent en avant le rapport d’un psy qui aurait diagnostiqué le "syndrome de ganse" chez l’un des détenus. Ils décident de faire appel et demandent 455 000 €. Il faut savoir qu’en psychiatrie, le syndrome de ganse est factice. Mais la justice n’a pas jugé utile de pratiquer une contre expertise.
Les ex-otages dénoncent une parodie de justice. D’après eux la culpabilité des 2 somaliens ne fait aucun doute. Ils affirment qu’ils ont été pris avec une partie de la rançon sur eux, sans pour autant être en mesure d’en établir la preuve.
En effet, les 2 somaliens se disent eux-aussi avoir été victimes d’une prise d’otage sur leur bateau de pêche, par des pirates qui ont utilisé leur bateau pour arraisonner le luxueux voilier français. Ils auraient été emmenés de force avec les 4 pirates et emprisonnés sans pouvoir s’expliquer.
Dans une affaire similaire, jugée en Somalie celle-là, il a été prouvé, qu’effectivement, les pirates utilisaient des bateaux de pêche pour commettre leurs méfaits, mais il a été aussi établi que les pêcheurs pouvaient, dans certains cas, s’entendre avec les pirates pour toucher une prime sur les rançons.
Une personne se disant ex-otage du Ponant, fait remarquer que le statut d’otage n’étant pas reconnu dans le droit français, elle n’a pas pu bénéficier d’une aide judiciaire, alors que tous les frais de procédures des 2 somaliens ont été pris en charge par une association. Elle se demande qui sont les victimes dans cette affaire ?