Quand l’Etat abandonne la santé
23 novembre 2012 00:37, par Dr Jacques KOTOUJANSKY
Excellent résumé de la situation de la médecine que ce papier.
Pour mémoire, je rappelle que le tarif "Sécu" de la consultation de base du médecin spécialiste que je suis (gynécologue médico-obstétrico-chirurgical, treize années de formation professionnelle post-bac’, quelques nuits debout pendant et après, et à ce jour vingt-six années d’expérience professionnelle tant en cabinet qu’à l’hôpital public) est de 23 euros (pour une consultation de vingt minutes en moyenne) INCHANGé depuis... 1993 ! Une nuit d’astreinte dite "opérationnelle" à l’hôpital - sur place quand on n’habite pas à moins de cinq minutes de la maternité - donc dérangeable à tout moment notamment pour césariser en urgence une parturiente, est rémunérée... 40 euros pour la présence et 60 euros de plus en cas de césarienne... Ces indemnités fort modestes (!) ne sont pas - il n’y a pas de petites économies pour ces pouvoirs publics donneurs de leçons aux médecins libéraux du secteur 2 (honoraires libres) - comptabilisées pour la retraite complémentaire des praticiens (appelée IRCANTEC).
Les médecins ne se plaignent pas outre mesure car leurs satisfactions professionnelles de sauver des vies les récompensent de leur peine, et ils se rattrapent (là encore modestement) en "dépassant" les honoraires "Sécu", mais que ces députés très, très bien payés pour ce qu’ils font et ce à quoi ils servent, ou ces ministres impuissants à changer quoi que ce soit à la misère de leurs concitoyens, soient plus modestes dans leur sévérité normative...
Avis aux candidats à ces métiers ! Que les Français réfléchissent bien avant d’avaler la propagande sur les médecins "nantis" ; ils pourraient bien un jour avoir la médecine qu’ils méritent, au diapason de ce qu’ils sont prêts à dépenser pour elle.
Au passage, merci à Alain Soral et à E&R pour tout ce qu’ils font pour éveiller les consciences, bien au-delà de la médecine !
JK