Le plombier polonais, ce n’était pas un mythe !
18 novembre 2012 21:34, par TremahAvec 20 ans de retard, nos dirigeants commencent tout juste à comprendre les ravages que provoque la désindustrialisation en matière d’emplois et oublie tout juste les chimères d’une économie qui ne serait faite que de services.
Je ne crois pas que les dirigeants français soient à ce point incompétents et stupides. Ce point de vue naïf conduit en outre à les dédouaner subtilement de toute responsabilité dans la crise économique qui dure à présent depuis près de 40 ans. 40 ans de fautes politiques et d’erreurs d’analyse, c’est beaucoup. Est-il si difficile de convenir que le modèle de "société-crise" dans lequel nous vivons désormais a été au contraire théorisé, voulu, voté, appliqué par nos élites, y compris les conséquences les plus négatives sur l’emploi, la sécurité ou les systèmes sociaux, qui n’ont pas pu ne pas être prises en compte ?
Les conséquences de l’immigration massive n’étaient-elles pas quantifiables et prévisibles dès les années 70 ? Je suis certain qu’il y avait des types brillants dans les ministères qui disposaient déjà de prévisions, de courbes démographiques, de statistiques etc. Ou alors il faut vraiment se résoudre à croire M. Bouygues qui déclarait publiquement à la télévision que le regroupement familial était une mesure égalitaire et humaniste.
L’idéologie actuelle a été façonnée dans les années 50 par les Friedman, Hayek, Rand...
...La bataille "gramscienne" des idées a suivi durant les années 60-70 avec le changement de paradigme culturel (hédonisme, individualisme, consumérisme, féminisme, etc.)... Visionner les conférences de Friedman dans les années 70 est instructif, les sujets traités sont les mêmes qu’aujourd’hui, et ce bien avant l’accès de Reagan au pouvoir.
.... Puis interviennent le changement des règles politiques et les grandes orientations macro-économiques, encore insensibles pour les classes moyennes, durant les années 80 et 90 : mise en place des structures européennes, dérégulation du système financier, privatisations, premières délocalisations, premiers enfumages ("vous aurez des emplois super bien payés dans les services")
... et enfin la systématisation économique et sociale du processus, l’extension finale du domaine de la lutte, avec aggravation - également voulue- de la crise permettant de précipiter les réformes et de justifier structurellement l’appauvrissement général de la population.
Le système actuel été mis en place il y a plus de 50 ans : je ne crois ni au hasard, ni à l’amateurisme.