Bof, pas de quoi sauter au plafond. Il ne fait que dire des généralités creuses et bien-pensantes sur le monde et l’humanité avec lesquelles on ne peut pas tomber en désaccord : l’intrication des cultures à l’heure d’internet (sans blague), les défis de la mondialisation, la liberté individuelle et la responsabilité (bien), la bêtise communautaire et l’obscurantisme (pas bien), Oui-Oui et sa voiture jaune en Lybie, la paix dans le monde, mon cul sur la commode... il parle même de "post-modernisne", concept fourre-tout que l’on ne croise plus guère que dans les vieux grimoires de la sociologie de gauche ou dans les entretiens fumeux de Maurice G. Dantec, mais qui fait toujours illusion au sein d’une tribune consensuelle à paraître dans Le Monde. M. Oubrou se donne l’air dégagé et savant de celui qui s’est érigé au-dessus des colères partisanes et "irrationnelles", pour nous apprendre par exemple que la mondialisation "avait crée des chocs d’ignorances et d’émotions plus que ceux d’idéologies, de rationalités et de convictions".
Ah, c’était donc ça, la mondialisation et internet, mais bien sûr, ah oui, merde, pourquoi personne n’y avait songé plus tôt... Cherchez l’erreur :
La mondialisation est un processus qui a :
A - réchauffé plus rapidement l’eau des nouilles
B - permis de voyager moins cher dans un tas d’endroits très cool
C - changé pour toujours la nature des débats politiques du café du commerce
D - crée des chocs d’ignorance et d’émotion plus que ceux d’idéologies, de rationalités et de convictions
Bref, un texte plein de subtilité diplomatique, très... girondin dans sa forme, qui conviendra aux modérés de tous bords. Preuve en est que les lecteurs du Monde sont littéralement subjugués par cette pensée musulmane "enfin claire et lucide".