Salut,
C’est le genre de lecture qu’il faut reprendre à quelques reprises avant d’en extraire le fond. C’est condensé, c’est riche, et ça anime le cerveau.
Retenons cela : « il ne s’agit pas de restaurer ce qui est d’hier, mais de donner forme nouvelle à ce qui est de toujours. La tradition n’est pas le passé ou le contraire de la novation, mais le cadre dans lequel doivent s’effectuer les novations pour être significatives et durables. ».
C’est justement cette espèce de "génie national" dont il est question, cet ensemble de vertus qu’un groupe se charge de développer et d’affiner avec le temps, une œuvre de la Nature qui fait pour un groupe la sélection des instincts qui assurent au mieux sa survie- à travers une cohésion imprimée par des codes, des partages-. L’Homme n’est pas dénaturé, il n’est culturel que lorsque sa "Culture" fais échos à un grand mouvement de Nature. C’est là l’intersection du divin, de l’humain, et du temporel.
N’oublions pas Nietzsche qui parlait du génie individuel comme l’éclosion d’un génie collectif longuement muri, l’individu pour lui n’était pas une singularité absurde mais plutôt une branche d’un arbre, l’individu nietzschéen s’insère dans sa lignée, il est un "aboutissement", peut-être même lorsqu’il renverse la table des valeurs : son œuvre n’est pas moins inscrite et conditionnée, un génie n’est autre que son "siècle" et les "quelques siècles qui y menaient".
Ainsi, on ne connaîtra de vrais individus que lorsque leur antécédent collectif puisse être maintenu. L’absence d’unité spirituelle dans un groupe équivaudra à l’extinction de vrais individus, la vertu sera une affaire très dangereuse pour être tolérée (c’est déjà le cas).
La dégradation qu’est la trop actuelle décadence finira par retrouver un extrême, puis son inverse, dit la dialectique Hégélienne ;) .