« L’indépendance obtenue en 1922, elle devient une nation souveraine catholique libérée du joug britannique. »
Sans vouloir offenser l(es) auteur(s) de l’article, cette phrase est inexacte. La réalité historique, c’est que suite a l’insurrection de 1916 (Easter Rising) , qui vit la décapitation du mouvement indépendantiste dont les chefs, nottament Padraig Pearse et James Connolly, furent fusillés par les Britanniques, l’IRA se réorganise sous la direction de Michael Collins et adopte des tactiques de guerilla inspirées, entre autres, de la guerre des Boers. Cette rebellion armée, associée à la désobéissance civile, pousse le gouvernement britannique à la négociation. Mais ce dernier ne concède, par le Traité de 1922 qu’un statut d’"Etat Libre", c’est à dire de Dominion, aux 26 comtés du sud de l’Irlande, les 6 comtés du nord restant effectivement dans le Royaume-Uni.
A ce moment, les indépendantistes se divisent entre ceux qui, comme Collins, pensent qu’il faut accepter le Traité en le considérant comme une étape intermédiaire, avec l’espoir de se servir de l’"Etat Libre" comme tremplin vers une Irlande réellement indépendante et réunifiée, et ceux qui, comme Eamon De Valera, refusent catégoriquement le Traité, perçu comme humiliant (notament car les parlementaires irlandais devaient prêter serment au roi d’Angleterre) . S’ensuit une guerre civile entre les deux factions au cours de laquelle Collins est tué dans des circonstances assez floues, mais les pro-traité l’emportent finalement et De Valera est emprisonné.
A sa libération, celui-çi, reconsidérant ses vues, participe aux institutions de l’Etat Libre dans le but de les réformer de l’intérieur. Il y parvient et, en 1937, la Constitution est modifiée et l’Irlande (26 comtés) accède à l’indépendance réelle.