Conférence de Marion Sigaut à Paris le samedi 30 juin.
14 juin 2012 23:13, par Nicolas Jaisson
Curieuse manière que d’entacher la mémoire d’un Roi en partant d’un fait que l’Histoire a retenu comme "l’épisode de Metz". Cette confession publique obtenue à l’arrachée par le parti dévot à des fins de manipulation du jeune Roi sert de point de départ à la thèse de l’auteur qui tient les aveux d’immoralité du monarque à l’agonie comme une preuve (ou un soupçon) de pédophilie. Le procédé paraît commode à une époque comme la nôtre, où la justice a tendance à passer rapidement du soupçon à la preuve, pourvu que le crime soit à la mode. C’est bien de ce genre de crime supposé dont se sert l’auteur avec une manque de rigueur évident dans l’analyse des faits qui porte atteinte à l’intégrité de son analyse. Le roi était certes porté sur le sexe, comme nombre de ses congénères, mais le nombre impressionnant de sa progéniture ne prêche pas dans le sens de l’accréditation de penchants pédophiles. L’attentat manqué de Damien aurait pu avoir bien d’autres causes, du fait des nombreux motifs de mécontentement qui grondait dans la population, à cause des échecs essuyés par le règne tant dans le domaine militaire avec la perte du Canada, que dans le domaine du commerce où les "traités inégaux" signés par la Royauté avec l’Angleterre qui avaient très mal ressentis par la bourgeoisie commerçante. La période était riche en cabales de toutes sortes contre la Monarchie qui faisait étalage de sa faiblesse face à des puissances montantes qui lui damaient le pion tant en Europe que dans les Colonies. Les accusations de pédophilie cadre assez bien avec les rumeurs malveillantes qui circulaient dans les libelles favorisés par une bourgeoise qui faisait de moins en moins mystère de son intention de s’emparer du pouvoir en se servant des Parlements. Donc il s’agit d’une thèse un peu facile, voire démagogique, pour se lancer "sur le marché". Elle n’est malheureusement pas à la hauteur d’un travail de recherche rigoureux, au sens où elle rendrait justice à un roi qui accumulait les échecs face à une modernité en éveil qui réclamait des compétences qu’il ne possédait pas.