Le pire dans toute cette histoire, c’est que le système a réussi à mettre dans la tête des travailleurs de la classe moyenne que cette mesure est bonne pour eux et qu’il est temps que les étudiants payent leur juste part afin d’assurer un meilleur financement du système universitaire.... qui serait de moins en moins concurrentiel face à celui de nos voisins anglo-canadiens et américains.
Je travaille pour une entreprise où la plupart des gens sont convaincus par l’idéologie de centre droit, qui veut moins d’état et plus de privatisations. Le mouvement des étudiants est jugé très négativement par mes collègues, car les ténors de la droite d’ici, qui demeurent de grands admirateurs du modèle américain, malgré son échec actuel, prônent depuis des années cette hausse des frais de scolarité.
Je trouve ça désolant de voir à quel point le citoyen honnête de la classe moyenne qui est « trop riche pour être pauvre et trop pauvre pour être riche » se met volontairement au service de la classe dominante qui lui demande toujours plus de sacrifices (stagnation des salaires, précarisation du travail, hausse des taxes et impôts) pour obtenir moins (coupures dans les différents services publics).
Il faut dire que la crise n’est pas encore arrivée ici. Chômage très bas à Québec, se maintenant sous les 5 %. Notre économie va bien pour l’instant, grâce aux ressources naturelles dont sont friands les pays comme la Chine ou l’Inde. Le $CA est à parité avec le $US, une situation totalement inimaginable il y a à peine 15 ans. Ça n’a pas empêché l’état fédéral d’avoir à débourser des milliards pour sauver les banques et l’industrie automobile et de renouer par le fait même avec de lourds déficits budgétaires, alors qu’on était pratiquement à l’équilibre avant la crise de 2008. Idem pour le gouvernement provincial, qui est dans le rouge.
Les gens autour de moi ne voient pas la méga crise venir, même si je leur en parle à tous les jours et même si nous savons que ça ne va pas bien à quelques km au sud.