PAREIL POUR LA BATAILLE DE VALMY
Le 14 septembre, l’armée prussienne franchit l’Argonne et s’apprête à combattre les troupes françaises commandées par Kellermann et Dumouriez. La rencontre a lieu le 20, au lever du jour, à Valmy. Le duc de Brunswick a indéniablement l’avantage, malgré les efforts de Kellermann pour galvaniser ses hommes. La matinée se passe en un duel d’artillerie qui inflige plus de perte côté français (300 morts) que prussien (184). Rien ne semble décider du sort de la bataille, quand soudain, vers seize heures, le duc de Brunswick ordonne la retraite. Les Français, qui s’imaginent avoir impressionné l’ennemi, crient à la victoire, une victoire qui galvanisera les révolutionnaires.
Mais la retraite des Prussiens a surpris bien des contemporains et des historiens. Plusieurs raisons ont été avancées. Les premières sont politiques plus que militaires. La Prusse était plus préoccupée par le partage de la Pologne qu’elle venait de conclure avec la Russie, et qui mobilisait ses forces sur son flanc oriental, que par l’assistance à Louis XVI. On a également prétendu que les soldats du duc de Brunswick avaient abusé des raisins verts du pays et que la dysenterie qu’ils auraient contractée auraient sérieusement nui à leur combattivité.
Hotel de la MarineUne autre hypothèse repose sur la corruption dudit duc. Quatre jours avant Valmy, dans la nuit du 16 au 17 septembre 1792, le garde-meuble de la Couronne* fut victime d’un vol retentissant. Un grand nombre de bijoux, dont le célèbre diamant le Régent, y furent subtilisés par une bande bien organisée. Le nom de Danton a souvent été avancé parmi les responsables présumés de ce forfait. Les preuves manquent cependant, si ce n’est qu’on découvrit certaines pièces de ce trésor dans l’héritage du duc de Brunswick en 1806. De là à parler de corruption pour expliquer la victoire de Valmy, on pourrait y trouver une explication révolutionnairement crédible.