@Jean : En ce sens, l’Angleterre joue parfaitement son rôle historique d’avant-poste consulaire et de porte-voix européen des desiderata américains. Ce partenariat à la vie à la mort entre WASP est connu sous le nom de Special Relationship.
C’est au nom de cette Special Relationship que Tony Blair avait dit à Bush, alors en visite au 10, Downing Street : "Quoique tu décides concernant l’Irak, je te suivrai." Ce serment d’allégeance aveugle s’explique par une communauté d’intérêts génétique, linguistique, culturelle, et eschatologique, entre la maison-mère et le Nouveau Monde.
L’épithète « special » revêt une polysémie que seul un De Gaulle, qualifiant la Grande Bretagne de "Cheval de Troie de l’Europe" avait saisie et dans une moindre mesure Chirac, lorsqu’il envoya De Villepin expliquer que nos soldats n’iraient pas en Irak :
« Special » signifie, en surface, que le lien GB-USA est particulier, qualitativement unique. Il existe par nature des affinités électives entre ces peuples de la race des seigneurs.
« Special » réfère également à l’intelligence secrète non partagée avec le reste du monde (les gueux). Affleure dès lors l’idée d’élection ethno-culturelle, d’encodage gnostique accessible aux seuls élus, donc de suprématie de ces deux peuples.
Il y a enfin la notion implicite de lien indéfectible (au-delà des considérations financières, on comprend pourquoi l’Australie aura in fine dénoncé son contrat avec la France, race intermédiaire d’exécutants lettrés, au profit des USA + GB, ses pairs, ses alter ego).
Il en découle que si Boris Johnson s’autorise le jusqu’au boutisme guerrier contre la Russie, il ne fait qu’accomplir la volonté manifeste du Pentagone.