@xavier>moreau
Le dollar se couvre avec quoi ? Avec du dollar précisément, grâce aux instruments financiers des marchés à terme qui sont contrôlés par les monnaies de marché. Les marchés à terme sont à l’oriigine des marché de couverture, tant pour les acheteurs que pour les vendeurs, qui permettent une plus grande flexibilité dans la gestion des prix, en se prémunissant contre les fluctuations de marché. Ils servent aussi à la spéculation, grâce à l’effet de levier fourni sous forme de lignes de crédit par les banques des pays disposant de monnaie de marché. A ce titre les producteurs russes vont devoir faire face à des appels de marge sur ces marchés. C’est justement la raison pour laquelle les grands producteurs russes d’hydrocarbures ont tous créé des banques d’investissement situées dans les places de marché occidentales, notamment à Genève, afin de profiter largement des mouvements de marché sur le gaz, le pétrole, et autres matières premières, dont l’or qui sert lui-même de couverture contre les fluctuations des indices actions. Cette activité bancaire rapporte gros aux Gazprom, Rosneft etc, avec cet avantage que les bénéfices spéculatifs n’ont pas à être rapatriés en Russie. Si Poutine avait permis aux activités de marché de se développer librement dans le centre financier moscovite, au lieu de la bourse croupion qu’il est devenu, on aurait certainement assisté à l’émergence du rouble comme monnaie de marché, qui aurait pu s’appuyer sur les ressources en matières premières de la Russie, et donc aurait permis au rouble de concurrencer le dollar sur les marchés "commodities". Les autres problèmes que je mentionne son loin d’être négligeables, sans cela ils auraient déjà trouvé leur solution, depuis le temps qu’ils sont sur la table. La carte Mir n’est pas devenue une concurrente sérieuses des cartes Visa et Mastercard, qui apparemment continuaient leurs activités en Russie. La négociation des titres obligataires russes sur les marchés chinois en yuans pose quantité de problèmes juridiques et techniques, notamment du fait des rapatriements des coupons et des contraintes de refinancement, dans un pays qui contrôle étroitement sa monnaie. Là encore, le refus de libéraliser les marchés chinois est lourd de conséquences en termes de volume de dettes russes échangées sur les marchés chinois et de capacité des Russes à trouver des monnaies alternatives aux monnaies de marché classiques pour avoir recours aux investisseurs étrangers dans la dette russe.
Répondre à ce message