Le ministre américain de la justice a annoncé que le président vénézuélien Nicolas Maduro avait été condamné aux États-Unis pour « narco-terrorisme ». Washington propose une récompense de 15 millions de dollars pour l’arrêter. On se croirait dans un mauvais western. Les États-Unis ont offert, ce 26 mars, une récompense pouvant atteindre 15 millions de dollars pour toute information permettant d’arrêter le président vénézuélien Nicolas Maduro qui vient d’être inculpé pour « narco-terrorisme » par la justice américaine.
Nicolas Maduro et plusieurs membres de son entourage ont été inculpés de « narco-terrorisme » aux États-Unis, a ainsi annoncé le ministre américain de la Justice Bill Barr. Ils sont accusés d’« avoir participé à une association de malfaiteurs qui implique une organisation terroriste extrêmement violente, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), et à un effort pour inonder les États-Unis de cocaïne », a déclaré le ministre lors d’une visioconférence de presse. Des récompenses de dix millions de dollars sont promises en échange d’informations « permettant d’arrêter et/ou condamner » d’autres proches du dirigeant socialiste, a annoncé le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans un communiqué.
Le président vénézuélien et son entourage ont réagi à ces annonces. Le ministre vénézuélien des Affaires étrangères a qualifié l’attitude américaine de « nouvelle forme de coup d’État ». « [Donald Trump] s’en prend de nouveau au peuple vénézuélien et à ses institutions démocratiques en ayant recours à une nouvelle forme de coup d’Etat sur la base d’accusations misérables, vulgaires et infondées », a ainsi déclaré Jorge Arreaza lors d’une allocution télévisée. Les attaques du gouvernement étasunien envers celui de Nicolas Maduro n’ont rien de nouveau. Washington tente depuis d’asphyxier le gouvernement de Nicolas Maduro avec une série de sanctions économiques dont l’objectif affiché de Donald Trump est de contribuer à l’éviction du successeur d’Hugo Chavez, grand pourfendeur de « l’impérialisme nord-américain ». Mais ce dernier conserve le soutien de la Chine, de la Russie et de Cuba.
Dans une déclaration réalisée depuis la résidence de Miraflores à Caracas le 7 février, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a jugé les tentatives de renverser le gouvernement légitime du Venezuela absolument inacceptables, assurant qu’il ferait de son mieux pour les faire condamner par la communauté internationale. « Malheureusement, la crise qui touche actuellement le Venezuela découle d’une tentative d’organiser une campagne de grande envergure visant à renverser le gouvernement légitime en recourant à toutes les options, comme le disent les organisateurs, y compris l’usage de la force. Nous considérons que ces actions sont totalement inacceptables et nous veillerons activement à ce qu’elles soient condamnées par la communauté internationale », a ainsi fait savoir le ministre russe des Affaires étrangères à l’occasion d’une table ronde avec plusieurs représentants vénézuéliens, dans des propos rapportés par l’agence de presse russe TASS. Les États-Unis, ainsi qu’une soixantaine de pays, soutiennent pour leur part l’opposant vénézuélien Juan Guaido, qu’ils ont reconnu président par intérim en janvier 2019 après qu’il s’est autoproclamé comme tel.