Le traité FNI avait été signé en 1987 entre Reagan et Gorbatchev. La Russie a rapidement protesté contre l’annonce faite par Donald Trump.
Donald Trump a annoncé, samedi 20 octobre, que les États-Unis allaient se retirer d’un traité sur les armes nucléaires conclu avec la Russie pendant la guerre froide, accusant Moscou de le violer « depuis de nombreuses années ».
Le « Traité pour les forces nucléaires à portée intermédiaires » (dit traité FNI) avait été signé en 1987 par les dirigeants américain et soviétique de l’époque, Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev. Dans le détail, ce texte, devenu multilatéral après l’éclatement de l’Union soviétique (URSS), « oblige les deux États à détruire tous leurs missiles balistiques et de croisière lancés à partir du sol ayant une portée comprise entre 500 et 1 000 kilomètres et ceux dont la portée est comprise entre 1 000 et 5 500 kilomètres », comme le résument aujourd’hui les Nations unies (ONU).
« La Russie n’a pas respecté le traité. Nous allons donc mettre fin à l’accord et développer ces armes », a annoncé le président des États-Unis, lors d’une visite à Elko, dans le Nevada. « Nous n’allons pas les laisser violer l’accord nucléaire et fabriquer des armes alors que nous n’y sommes pas autorisés », a-t-il martelé. L’administration Trump se plaint du déploiement par Moscou du système de missiles 9M729, dont la portée, selon Washington, dépasse les 500 kilomètres, ce qui constitue une violation du traité FNI.
Moscou a réagi à l’annonce du retrait américain dimanche par la voix de son vice-ministre des affaires étrangères. « Cela serait un pas très dangereux qui, j’en suis sûr, ne sera pas compris par la communauté internationale et va même s’attirer de sérieuses condamnations », a estimé Sergueï Riabkov à l’agence d’État russe TASS.
Ce retrait est motivé par le « rêve » des Américains de dominer seuls le monde, a rapidement réagi une source au ministère russe des affaires étrangères, en accusant Washington d’avoir « délibérément » sapé cet accord au fil des ans. La Maison-Blanche « se rapprochait de cette étape depuis plusieurs années en détruisant délibérément et pas à pas la base de cet accord », a poursuivi cette source, citée par les trois principales agences de presse russes.
« Cette décision entre dans le cadre de la politique américaine de retrait des accords internationaux légaux qui lui donnent autant de responsabilité qu’à ses partenaires et fragilise donc l’idée de sa propre exception. »