« Complicité de meurtre » : liberté (deux ans de prison ferme non appliqués car les peines de deux ans ne sont plus exécutoires en France) ; « Agression antisémite » : quinze ans de prison ferme !
C’est en tout cas le casier judiciaire dont risquent de jouir les deux « Parisiens » (pourquoi n’a-t-on pas les noms ?) qui ignoraient sans doute le concept (bien réel pour le coup) de justice à deux vitesses. Tuer un citoyen français lambda, ça passe, ce n’est pas la mer à boire niveau condamnation ; mais alors, voler la Rolex d’un citoyen juif... là c’est autre chose ! Branle-bas de combat de la République ! Les deux criminels de 18 ans auraient mieux fait de se renseigner avant de s’attaquer à un juif en France.
D’abord jugée en comparution immédiate par le tribunal correctionnel pour « vol avec violences ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à 8 jours », l’affaire a été déférée – en pleine plaidoirie – en cour d’assise pour « faits criminels commis en réunion et en raison de l’appartenance de la victime à une religion ». Une requalification brutale que la presse a alors présenté comme un « couac de procédure » et une « décision prise in extremis à la suite d’un coup de théâtre à l’audience »...
D’un réquisitoire demandant des peines de trois et quatre ans de prison ferme avec révocation « d’au moins deux ans » de sursis, le procureur de la République est ainsi passé à un réquisitoire de quinze ans de prison ferme... L’antisémitisme étant certainement bien plus qu’une circonstance aggravante dans l’esprit du ministère de la Justice de l’antiraciste Éric Dupont-Moretti.
Posons donc la question au ministre : comment se fait-il que deux criminels condamnés en janvier 2020 pour « complicité de meurtre » soit dehors, libres de leurs mouvements ? Et prenons le pari que ces deux voyous se rappelleront certainement beaucoup plus de leur condamnation pour « agression antisémite » !
Agression antisémite à Paris : les deux suspects mis en examen et écroués
Les deux jeunes hommes âgés de 18 ans sont soupçonnés d’avoir étranglé un homme, le traitant de « sale juif » et le menaçant de mort. Les agresseurs présumés, déjà connus des services de police, encourent jusqu’à 15 ans de prison.
Deux hommes soupçonnés d’avoir violemment agressé un père de famille de confession juive dans l’Est parisien et de lui avoir volé sa montre le 6 août à Paris ont finalement été mis en examen et écroués, a appris le 29 août l’AFP, de source judiciaire.
Interpellés les 25 et 26 août, les deux suspects âgés de 18 ans avaient au départ été renvoyés en comparution immédiate. Mais lors d’une audience le 28 août, le tribunal correctionnel s’est déclaré incompétent pour les juger. Alors qu’il venait de demander des peines de trois et quatre ans ferme avec révocation d’au moins deux ans de sursis, le procureur est finalement revenu sur son réquisitoire, expliquant que les prévenus encouraient 15 ans de prison et que le tribunal était donc incompétent pour juger ces faits criminels, qui relèvent d’une cour d’assises. La présidente du tribunal a donc renvoyé l’affaire au parquet afin qu’il ouvre une information judiciaire.
« Sale juif, sale fils de pute, t’es un homme mort sale race »
Dans la soirée, les deux hommes ont finalement été mis en examen pour vol avec violences ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours, commis en réunion et en raison de l’appartenance de la victime à une religion, et placés en détention provisoire.
La victime de l’agression a raconté le 28 août lors de l’audience avoir été suivi dans le hall d’entrée de l’immeuble de ses parents par deux personnes, qui ont pris l’ascenseur avec lui. Sur le palier, l’homme a rapporté avoir été « étranglé », avoir reçu des « coups de poing », et avoir été insulté de « sale juif, sale fils de pute, tu es un homme mort sale race ». Il a dit avoir ensuite été poussé dans les escaliers puis avoir perdu connaissance, se faisant dérober sa montre d’une valeur de 10 000 euros. C’est son père qui, s’inquiétant de ne pas le voir arriver, l’a découvert inanimé.
Les policiers ont retrouvé la trace des deux hommes en utilisant les images des caméras de vidéosurveillance du quartier. Dans le box, ceux-ci ont reconnu le vol mais pas l’intégralité des coups, et nié les insultes antisémites : ils ont affirmé avoir vu la montre au bras de la victime, mais pas la kippa qu’il portait.
L’un des deux suspects a par ailleurs été aussi mis en examen le 28 août au soir pour vol aggravé, pour des faits distincts découverts lors de l’enquête.
Les deux hommes avaient été condamnés en janvier 2020 à cinq ans de prison dont trois ans avec sursis pour complicité de meurtre et violences aggravées notamment, dans un dossier datant de 2018. L’un d’eux compte dans son casier deux autres condamnations de prison avec sursis.