Le premier ministre russe et candidat à la présidentielle du 4 mars prochain, Vladimir Poutine, a promis lundi un réarmement « sans précédent » de la Russie.
M. Poutine, qui s’exprimait dans un long texte publié dans le journal officiel Rossiïskaïa Gazeta , entièrement consacré à la question militaire, a expliqué que ce réarmement est devenu indispensable en raison de la politique des États-Unis et de l’OTAN, notamment pour le déploiement du bouclier antimissile en Europe.
Vladimir Poutine prône « une politique déterminée » de renforcement du système de défense aérienne et spatiale du pays.
Cette promesse a un coût que le candidat à la présidence évalue à 23 000 milliards de roubles, soit près de 780 milliards de dollars. Il évoque la nécessité de bâtir une « nouvelle armée moderne, capable à tout moment d’être mobilisée ».
Vladimir Poutine décoche quelques flèches à l’endroit des puissances occidentales en évoquant entre autres des conflits qui secouent le monde arabe.
« Nous voyons combien se sont dévalués et dégradé les principes du droit international. [...] Dans ces conditions, la Russie ne peut se contenter des méthodes diplomatiques et économiques de règlement des conflits », précise M. Poutine.
Il estime que « le renouveau du complexe militaro-industriel deviendra une locomotive pour le développement des secteurs les plus divers ».
Mettre toute l’économie russe à contribution
Vladimir Poutine a dit souhaiter en outre que les forces armées russes soient plus professionnelles et plus polyvalentes.
Le premier ministre a visité lundi une usine de fabrication de nouveaux chasseurs furtifs à Komsomolsk-sur-Amour, dans l’Extrême-Orient russe.
Il a reconnu que l’industrie russe de la défense était jusqu’à un certain point corrompue et a appelé le secteur privé à accroître la concurrence pour endiguer le problème.
« Afin de moderniser l’armée de terre et la marine, il faut faire appel non seulement à l’industrie de la défense, mais à toute l’économie russe », a-t-il dit lors d’une rencontre gouvernementale.
Après la disparition de l’Union soviétique en 1991, l’armée russe a connu une décennie de coupes budgétaires avant que Poutine n’endigue cette tendance pendant ses deux mandats présidentiels de 2000 à 2008.
Moscou avait annoncé il y a un an un vaste plan de modernisation de l’armée d’ici 2020.