L’enseignant licencié en novembre pour une mauvaise blague dans un camp de la mort n’aura pas repris le travail longtemps. Après une seule journée d’activité dans une école privée de Neuchâtel, Bernard Junod a été prié de prendre la porte. En cause, selon lui : la colère de parents d’élèves qui, suite à l’annonce de l’engagement du Lausannois, ont menacé de retirer leurs gosses de l’institution.
Autre menace des parents : refuser de s’affranchir de l’écolage pour chaque jour passé par le Vaudois en classe. « On n’a jamais fini de payer », déplore Bernard Junod, qui songe à saisir la justice contre cette décision. Il relève toutefois avoir reçu deux semaines de paie « bonus » lors de cette nouvelle mise à la porte, mais déplore avoir été très vivement encouragé à se taire sur les conditions dans lesquelles le tout s’est déroulé. Il fait état de menaces écrites, reçues d’après son récit en même temps que sa lettre de licenciement, vendredi 17 février.
Sur le front de son premier licenciement, Bernard Junod était hier soir devant les prud’hommes, à Lausanne, face à son ancien employeur, l’Etat de Vaud. Aucun accord n’a été trouvé entre le provocateur d’Auschwitz et la Direction générale de l’enseignement obligatoire (DGEO). Bernard Junod et son avocat réclamaient environ 87 000 ?francs, soit le salaire qu’il aurait touché jusqu’à la fin de son contrat, assorti d’une indemnité pour licenciement abusif. La demande s’est heurtée à un non catégorique de son ancien patron, Alain Bouquet, explique Dan Bally, l’avocat de Bernard Junod. Qui précise aussi que la séance s’est déroulée dans une ambiance à couper au couteau.
Invité du « Matin » à la mi-février, Alain Bouquet avait déclaré que Bernard Junod s’était montré « indigne de sa fonction », avec sa blague à Auschwitz.