Très juste. C’est pourquoi il est absolument impossible de revenir en arrière : la population n’est pas prête à consacrer 60% de son budget à l’alimentation, elle n’est pas prête à faire une croix sur Internet, sur le téléphone portable, sur les vacances à l’étranger, sur mille choses dans lesquelles nous dépensons maintenant l’argent que nous ne dépensons plus en nourriture. En gros elle n’est pas prête à renoncer à la société de consommation.
Pire que ça, même si elle le voulait bien, et même s’il pouvait exister des lois interdisant la malbouffe industrielle, alors l’économie dégagerait encore moins de croissance qu’actuellement, et la crise économique serait donc plus grave encore. Sans compter le fait que la population est bien plus grande aujourd’hui qu’autrefois, et qu’il serait potentiellement difficile de transformer la France en pays paysan.
Donc en effet, les industriels n’y sont pour rien. Les gens veulent payer moins cher, donc les industriels font ce qu’il faut pour remporter les marchés. Les gens veulent payer moins cher parce que l’argent est difficile à gagner. Le problème perdurera tant que notre nourriture est considérée comme une somme d’argent variable, ce qui était le cas au début du XXème siècle, mais n’était pas le cas il y a plus longtemps. Quand un steack est un steack, alors il est impossible d’arriver à la situation actuelle. Quand un steack représente un profit potentiel, c’est autre chose. Voilà pourquoi il n’y a pas de bon capitalisme. Dans tous les pays du monde, on voit toujours le côté financier (le profit) l’emporter peu à peu sur le côté concret des choses (le steack). Même dans les pays nationalistes, même dans les dictatures, même en Corée du Nord, même en Iran, partout.