Nous évoquions il y a trois mois, sur la chaine de télévision SAHAR, la possibilité d’une partition de la monnaie unique européenne en deux entités, l’Euro Mark d’un côté, réunissant autour de l’Allemagne les pays du nord et Israël dans l’immédiat puis l’intégration progressive des pays de l’est dont l’économie le permet, et l’Euro Franc, emmenés par la France, qui regrouperait pour les pays du sud de l’Europe en difficultés, soit la Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Espagne, les pays des Balkans et, à terme, la Turquie et les pays du Maghreb. Nous avons ensuite repris et détaillé cette idée il y a un peu plus d’un mois dans deux articles publiés sur Mecanopolis.
L’idée d’une « zone euro à deux vitesses » prend de l’ampleur et des chefs d’Etat commencent à l’évoquer à demi-mot, sans doute pour préparer les opinions, alors que des économistes, tels que Bruno Jacquier de la Banque privée Edmond de Rotschild ou Fabrizio Quirighetti de la Banque Syz & Co, l’évoquent aujourd’hui sans complexe comme une solution aux problèmes de la crise de la dette des Etats.
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel séduisent Barroso
Selon plusieurs médias, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel réfléchiraient à la possibilité d’une zone euro de taille réduite et plus intégrée. Des propos qui ont immédiatement été démenti par la chancelière allemande, de même par l’entourage du président français. Néanmoins, l’idée semble avoir séduit José Manuel Barroso et la commission européenne, qui ont évoqués mercredi dernier la possibilité « d’une Europe à deux vitesses, séparant une zone euro intéressée par une plus forte intégration et le reste des pays de l’Union européenne de l’autre ». L’idée serait que que « plusieurs pays quittent la zone, tandis que les autres se concentreraient sur une intégration plus profonde, notamment en ce qui concerne la politique budgétaire ».
Une devise des forts et une devise des faibles
L’économiste en chef de la Banque Syz & Co est plus précis : « Il faudrait créer deux devises, celle des forts et celle des faibles. La première s’envolerait, freinant les exportations, tandis que la deuxième se déprécierait, aidant les exportations mais créant de l’inflation ». Pour le bonheur de marchés tout en appauvrissant les classes moyennes, devenue pauvres entre-temps – mais pour un économiste ce n’est qu’un détail puisque l’objectif principal reste d’utiliser la crise pour rendre l’économie plus compétitive.
Bruno Jacquier, de la Banque privée Edmond de Rothschild, indique le chemin à prendre, que nous évoquions déjà dans notre agenda mondialiste : « La solution passe par un défaut de paiement, partiel ou total de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal, pour ramener la dette à des niveaux raisonnables (…) Cela entrainerait des pertes pour des banques qu’il faudrait recapitaliser ». M. Jacquier ne dit pas avec quel argent, sans doute parce que la réponse est trop évidente : avec celui que les Etats pourront emprunter grâce aux économies réalisées avec des plans de rigueur fait sur le dos des populations.
Nous le comprenons bien, l’idée d’une partition de la monnaie unique en deux entités n’est plus une simple rumeur, ni même un sujet tabou, mais bel et bien l’hypothèse qui semble séduire de plus en plus les marchés financiers, qui sont de toute évidence les dirigeants réels de l’Europe.
Qui dirige l’Europe ?
Depuis plusieurs année, nous évoquons ici la possibilité de l’instauration d’un nouvel ordre mondial qui voudrait établir mettre fin aux libertés individuelles comme aux principes démocratiques qui ont fondés notre société. Une question cruciale se pose aujourd’hui : n’est-il pas déjà en place ?
Si on ne peut que se réjouir de la disparition de la scène politique de Berlusconi, on peut néanmoins s’interroger sur les propos chef de l’Etat italien, Giorgio Napolitano, qui a publiquement insisté pour que la démission du « Cavaliere » soit effective avant l’ouverture de la bourse lundi matin.
Mais qui donc gouverne l’Italie ? On sait aujourd’hui que c’est Mario Monti qui va sans doute le remplacer. L’homme n’est pas un inconnu. Il a été commissaire européen dès 1995, responsable pour les secteurs « marché intérieur, services financiers et intégration financière, droits de douanes et taxes ». Depuis Depuis 2005, il est « International Advisor » pour la banque Goldman Sachs. Depuis 2010, il est le président de la section Europe à la Commission Trilatérale et membre du comité de direction du groupe Bilderberg.
Selon les propres termes de l’ancien juge Antonio Di Pietro, Mario Monti s’apprête à mettre en œuvre une « boucherie sociale » en Italie. Qui en douterait ?