Le premier ministre de la transition, le lieutenant-colonel Isaac Zida, a annoncé que son pays souhaitait l’extradition de l’ancien président Blaise Compaoré, actuellement au Maroc :
« Si au niveau de la justice, une plainte est déposée contre le président Compaoré, je pense que nous allons demander au Maroc, bien qu’il n’y ait pas d’accord de justice (...), de mettre le président Compaoré à la disposition de la justice burkinabé. »
L’ex-chef de l’État burkinabé s’est réfugié en Côte-d’Ivoire le 31 octobre, puis a trouvé asile au Royaume chérifien le 20 novembre.
La justice de son pays souhaite l’entendre sur différents dossiers, notamment l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara le 15 octobre 1987, lors du coup d’État qui a porté Compaoré au pouvoir.
Des zones d’ombre planent sur la mort du capitaine Sankara. Sa famille souhaite que le corps soit exhumé afin de certifier qu’il s’agit bien du sien, ce que jusqu’à présent les autorités de Ouagadougou avaient refusé. Autre affaire non-résolue : celle du meurtre de Norbert Zongo, un journaliste tué en décembre 1998 alors qu’il enquêtait sur la mort de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, frère cadet de l’ancien président.