Le parlement vénézuélien a approuvé mardi l’octroi de pouvoirs spéciaux au président Nicolas Maduro lui permettant de gouverner par décret pendant un an afin de lutter contre la crise inflationniste et les pénuries que subit ces derniers mois le pays pétrolier.
Après l’avoir validé une première fois le 14 novembre, l’Assemblée nationale (parlement unicaméral) a adopté le texte en seconde lecture avec le minimum des voix requises (99 voix sur 165, majorité des 3/5ème).
« Nous déclarons votée la loi qui autorise le président de la République à promulguer des décrets ayant rang, valeur et force de loi », a déclaré le président de l’Assemblée Diosdado Cabello.
Avant de voter le 14 novembre, les députés avaient entériné la destitution pour corruption de Maria Mercedes Aranguren, une députée dissidente du pouvoir qui se refusait à voter ces pouvoirs spéciaux, privant ainsi la majorité d’une indispensable 99ème voix.
Sa destitution, qui a déclenché l’ire de l’opposition, a rendu possible son remplacement par son suppléant Carlos Flores, toujours membre du parti au pouvoir et favorable à cette disposition.
Le président vénézuélien avait présenté le mois dernier au Parlement cette demande de pouvoirs accrus afin de lutter contre la corruption et une supposée guerre économique menée, selon lui, par l’opposition et ses soutiens impérialistes basés à l’étranger.
Depuis la prise de fonctions de Nicolas Maduro en avril, le Venezuela subit une aggravation de la crise économique qu’il traversait déjà et qui se traduit par une inflation de plus de 54 % ainsi qu’une pénurie de devises et de produits alimentaires ou de consommation courante.
Ce nouveau développement survient moins d’un mois avant les élections locales du 8 décembre, premier test électoral pour le président Maduro, élu de justesse après le décès en mars de l’ex-président Hugo Chavez (1999-2013), terrassé par un cancer.
Les pouvoirs spéciaux permettant de gouverner par décret sans passer par l’Assemblée ont été demandés par tous les présidents du Venezuela depuis les années 1970. Hugo Chavez y a eu recours en 2000, 2001, 2008 et 2010, ce qui lui a permis de faire approuver plus de 200 textes.