Il y a vraiment des jours où nos voisins français nous font peur. Ou pour mieux dire : il y a vraiment des jours où nous avons peur pour nos voisins français. C’est qu’ils sont bien mal chaperonnés, nos voisins, ces derniers temps, et qu’ils se mordent les doigts – une fois de plus – d’avoir porté au pouvoir un des partis les plus dévastateurs de leur paysage politique. L’UMP, rejeton bâtard de l’ancien RPR, qui a su faire fi des paradoxes en transitant d’un gaullisme essoufflé à un franco-berlusconisme triomphant, incarne aujourd’hui une des droites les plus haïssables d’Europe.
Son représentant le plus en vue, le président Sarkozy, lorsqu’il n’est pas occupé à écrire des SMS à sa femme ou à injurier des agriculteurs, participe au congrès de son parti et déclame des discours inspirés à un auditoire convaincu. Après s’être félicité, sur le mode maintenant bien connu de l’"humour présidentiel" – cet humour très particulier qui entraîne invariablement des éclats de rire polis et révérents des maires encartés – d’être à la fois président de la République française et de l’Union Européenne, il a répété son souhait de faire revoter les Irlandais sur le Traité de Lisbonne (car, de toute évidence, ces rouquins demi-sauvages n’avaient pas compris la première fois puisque le non l’a emporté). Puis il a révélé à ses partisans quel était le véritable enjeu de la présence de la France dans l’UE. Ouvrez bien les oreilles car il ne le répétera pas deux fois : l’Union Européenne sert à protéger la France du socialisme. Rien que ça. Ça a au moins le mérite de la franchise et cela fait des années que les anti-européistes de gauche ne disent pas autre chose, mais il faut bien reconnaître que le "péril socialiste" en France, cet hydre terrifiant à figure de François Hollande, risque peu de faire trembler l’Etat sarkozyen sur ses bases.
Son représentant le plus en vue, le président Sarkozy, lorsqu’il n’est pas occupé à écrire des SMS à sa femme ou à injurier des agriculteurs, participe au congrès de son parti et déclame des discours inspirés à un auditoire convaincu. Après s’être félicité, sur le mode maintenant bien connu de l’"humour présidentiel" – cet humour très particulier qui entraîne invariablement des éclats de rire polis et révérents des maires encartés – d’être à la fois président de la République française et de l’Union Européenne, il a répété son souhait de faire revoter les Irlandais sur le Traité de Lisbonne (car, de toute évidence, ces rouquins demi-sauvages n’avaient pas compris la première fois puisque le non l’a emporté). Puis il a révélé à ses partisans quel était le véritable enjeu de la présence de la France dans l’UE. Ouvrez bien les oreilles car il ne le répétera pas deux fois : l’Union Européenne sert à protéger la France du socialisme. Rien que ça. Ça a au moins le mérite de la franchise et cela fait des années que les anti-européistes de gauche ne disent pas autre chose, mais il faut bien reconnaître que le "péril socialiste" en France, cet hydre terrifiant à figure de François Hollande, risque peu de faire trembler l’Etat sarkozyen sur ses bases.
Sarkozy : "l’Europe nous a sauvé des socialistes"
envoyé par Napakatbra
Le "péril socialiste" en France, vous ne connaissez pas ? Mais oui, vous savez, ce sont ces notables grassouillets qui proclament dans leurs universités d’été que « la lutte des classes n’a plus lieu d’être », que « la socialisation des moyens de production n’est pas à l’ordre du jour », et que « l’action du parti s’inscrit dans le cadre de l’économie de marché ». Voilà de quoi faire trembler tous les bourgeois de France et de Navare, n’est-ce pas ? Dans ces universités d’été, il arrive aussi parfois à ces notables d’attaquer la droite – car, vous comprenez, dans un marché libre comme nous l’aimons, il nous faut bien rappeler que notre produit n’est pas tout à fait semblable à celui du voisin, qu’il y a quelques différences dans l’emballage et le mode d’emploi, sinon les gens risqueront de préférer l’original à la copie – mais une fois la rentrée venue, on va quand même tous se mettre en rang derrière le drapeau européen, Hollande et Sarko main dans la main, comme de bons camarades. Sociaux-libéraux contre libéraux-sociaux, européistes contre européistes : voilà tout le sel de la démocratie française.
Mais assez traîné dans la fange les caciques du PS (qui s’en chargent très bien tout seuls) et revenons au sujet de notre article, c’est-à-dire l’UMP. Au cours du même congrès, le président de la République s’est félicité que les choses changent en France, et peut-être plus vite qu’on pourrait le croire. La meilleure preuve de ce changement résolument libéral, c’est – je cite – que « désormais, quand il y a une grève, plus personne ne s’en aperçoit ». C’est ce qu’il appelle un « mouvement de réformes sans précédent » et il s’en félicite sous les applaudissements des courtisans rassemblés pour l’occasion, courtisans parmi lesquels on reconnaîtra (regardez la vidéo) M. Barroso, président de la Commission européenne, qui n’est pourtant ni Français ni militant UMP… De quel droit cet ex-maoïste passé au libéralisme dur assistait-il, au mépris du devoir de réserve imposé par sa fonction, au congrès d’un parti politique ? La question reste posée. En tout cas, il avait l’air de bien s’y amuser.
Ce que Sarkozy pense sans le dire, certains seconds couteaux du parti au pouvoir, moins tactiques ou moins démagogues, n’hésitent pas à l’asséner à la face du citoyen aux heures de grande écoute. Et, croyez-moi, ce n’est pas rigolo à entendre et ça contribue très efficacement à faire retomber l’UMP encore plus bas dans les sondages qu’elle ne l’était déjà. Je pense notamment à Serge Dassault, sénateur UMP, et accessoirement milliardaire, héritier, propriétaire du Figaro et marchand d’armes – bref, le gendre idéal. Alors que ses implications dans une affaire de corruption étaient connues de tous, Dassault nous faisait déjà rire depuis des décennies avec un franc-parler digne d’un pilier de bar du café du commerce et une vision du monde dont on ne sait jamais s’il faut l’interpréter comme un signe de bêtise, de cynisme, de provocation ou de fanatisme. Après nous avoir amusé il y a quelques années avec sa critique de la presse qui diffuse des « idées pas saines » (il voulait parler des opinions remettant en cause le tout-à-la-croissance), il revient se donner en spectacle avec un programme haut en couleurs : les grèves, les syndicats, la concurrence chinoise, les trente cinq heures, les licenciements et autres joyeusetés, le tout passé à la moulinette néo-reaganienne. Vous en jugerez par vous-mêmes. J’ai été, comme la plupart des spectateurs, tellement suffoqué par cette vidéo que je ne sais pas quoi ajouter : tout est dit, l’entretien se passe de commentaires, inutile de creuser plus profond et impossible de tomber plus bas. Pauvre France…
Mais assez traîné dans la fange les caciques du PS (qui s’en chargent très bien tout seuls) et revenons au sujet de notre article, c’est-à-dire l’UMP. Au cours du même congrès, le président de la République s’est félicité que les choses changent en France, et peut-être plus vite qu’on pourrait le croire. La meilleure preuve de ce changement résolument libéral, c’est – je cite – que « désormais, quand il y a une grève, plus personne ne s’en aperçoit ». C’est ce qu’il appelle un « mouvement de réformes sans précédent » et il s’en félicite sous les applaudissements des courtisans rassemblés pour l’occasion, courtisans parmi lesquels on reconnaîtra (regardez la vidéo) M. Barroso, président de la Commission européenne, qui n’est pourtant ni Français ni militant UMP… De quel droit cet ex-maoïste passé au libéralisme dur assistait-il, au mépris du devoir de réserve imposé par sa fonction, au congrès d’un parti politique ? La question reste posée. En tout cas, il avait l’air de bien s’y amuser.
Ce que Sarkozy pense sans le dire, certains seconds couteaux du parti au pouvoir, moins tactiques ou moins démagogues, n’hésitent pas à l’asséner à la face du citoyen aux heures de grande écoute. Et, croyez-moi, ce n’est pas rigolo à entendre et ça contribue très efficacement à faire retomber l’UMP encore plus bas dans les sondages qu’elle ne l’était déjà. Je pense notamment à Serge Dassault, sénateur UMP, et accessoirement milliardaire, héritier, propriétaire du Figaro et marchand d’armes – bref, le gendre idéal. Alors que ses implications dans une affaire de corruption étaient connues de tous, Dassault nous faisait déjà rire depuis des décennies avec un franc-parler digne d’un pilier de bar du café du commerce et une vision du monde dont on ne sait jamais s’il faut l’interpréter comme un signe de bêtise, de cynisme, de provocation ou de fanatisme. Après nous avoir amusé il y a quelques années avec sa critique de la presse qui diffuse des « idées pas saines » (il voulait parler des opinions remettant en cause le tout-à-la-croissance), il revient se donner en spectacle avec un programme haut en couleurs : les grèves, les syndicats, la concurrence chinoise, les trente cinq heures, les licenciements et autres joyeusetés, le tout passé à la moulinette néo-reaganienne. Vous en jugerez par vous-mêmes. J’ai été, comme la plupart des spectateurs, tellement suffoqué par cette vidéo que je ne sais pas quoi ajouter : tout est dit, l’entretien se passe de commentaires, inutile de creuser plus profond et impossible de tomber plus bas. Pauvre France…
Le Maître des Forges Serge Dassault parle
envoyé par Desirs-dAvenir-Vaulx
Oui, il y a vraiment des jours où je suis particulièrement soulagé de ne pas être Français, même si j’ai une grande amitié pour ce pays et ce peuple, que je sais que nos deux systèmes diffèrent de moins en moins et que même, sur certains points, la Suisse est allée plus loin encore dans le délire libéral. Mais que ces quelques éclats, ces quelques explosions d’arrogance et d’autocratisme qui apparaissent çà et là chez nos malheureux voisins servent au moins à nous mettre en garde et à nous éviter des lendemains funestes. Ne tombons pas dans les mêmes écueils et ne reproduisons pas les mêmes folies que certains de nos congénères européens, même et peut-être surtout si ces folies se présentent, pour mieux nous amadouer, sous les beaux atours du progressisme…
pour Unité Populaire, David L’Epée
Source : http://www.unitepopulaire.org