WASHINGTON - Des chercheurs du laboratoire Fermilab de Chicago ont découvert une irrégularité suspecte dans leurs données qui pourrait indiquer l’existence d’une nouvelle particule élémentaire, voire d’une nouvelle force de la nature, rapporte mercredi le New York Times.
Interrogé par l’AFP, une porte parole du Fermilab, Rhianna Wisniewski, a indiqué dans un courrier électronique que les chercheurs feraient une présentation de leurs travaux mercredi à 20H00 sur le site internet du laboratoire mais qu’aucun communiqué ou conférence de presse n’était prévu.
« Ils ne vont pas annoncer de découverte », a-t-elle dit ensuite par téléphone, précisant que les physiciens présenteraient des travaux qui feront l’objet de vérifications au cours des prochains mois.
Une explication possible pour l’irrégularité, ou « bosse », constatée dans les données, serait une nouvelle version inattendue du célèbre boson de Higgs, clé manquante dans la théorie de la physique des particules élémentaires et qui n’a jamais pu être observé, ont indiqué des chercheurs cités par le quotidien new-yorkais.
Près de Genève, le Cern (Centre européen de recherche nucléaire), traque aussi le boson de Higgs à l’aide de son Grand collisionneur de hadrons (LHC), un projet international pharaonique de 3,9 milliards d’euros.
Une autre hypothèse avancée est l’existence d’une force inconnue de la nature en plus de celles de la gravité, de l’électromagnétisme et de l’énergie nucléaire, selon eux. Il pourrait aussi s’agir simplement d’un phénomène non-compris de la physique élémentaire traditionnelle.
« Personne ne sait ce que c’est », a déclaré au New York Times Christopher Hill, un physicien du Fermilab qui ne fait pas partie de l’équipe de recherche. Mais « si cela se confirme, ce serait la découverte la plus importante en physique depuis un demi siècle », a-t-il jugé.
« Nous sommes à la fois enthousiasmés et prudents : cela pourrait être tellement important que nous en sommes presque effrayés et nous envisageons toutes les possibilités », écrit Giovanni Punzi, porte parole au Fermilab de l’équipe internationale ayant mené ces travaux, dans un courriel publié par le New York Times.