Pour des raisons de sécurité, les bombardiers stratégiques américains ne survolent jamais le territoire des États-Unis avec de l’armement nucléaire dans leur soute. Du moins théoriquement.
Ainsi, en août 2007, 6 bombes nucléaires furent chargées par erreur dans un B-52 qui devait décoller de la base de Minot (Dakota du Nord) pour rejoindre celle de Barskdale, en Louisiane. Sans conséquences, fort heureusement, si ce n’est pour les responsables de cette bourde… Imaginez que l’appareil ait été victime d’un accident…
Et pourtant, c’est bel et bien ce qui est arrivé à autre B-52, le 24 janvier 1961. Ayant décollé de la base de Seymour Johnson pour un vol de routine, le bombardier s’est disloqué en vol alors qu’il était au-dessus de Goldsboro, en Caroline du Nord, avec 8 membres d’équipage (trois y perdirent la vie). Problème : il transportait deux bombes thermo-nucléaires Mark 39 Mod 2 d’une puissance de 3,8 mégatonnes.
Selon un rapport « déclassifié » obtenu par le journaliste Eric Schlosser en vertu de la loi sur le droit d’informer, l’on apprend que l’une de ces deux bombes s’est quasiment comportée comme si elle avait été larguée intentionnellement, trois des quatre dispositifs destinés à empêcher une mise à feu accidentelle n’ayant pas fonctionné comme ils l’auraient dû. La catastrophe a pu être évitée de justesse grâce un interrupteur à faible voltage, rapporte le quotidien britannique The Guardian.
« La bombe MK 39 Mod 2 ne possédait pas les mécanismes de sécurité appropriés pour un usage aéroporté à bord d’un B-52 », avait conclu, à l’époque, un ingénieur des laboratoires nationaux de Sandia, dans un rapport établi 8 ans après les faits.
« Si la bombe avait explosé, des retombées mortelles auraient pu affecter Washington, Baltimore, Philadelphie et même New York plus au nord. Des millions de vies auraient été mises en danger », écrit The Guardian.