Le maire de Sallèles-d’Aude est tombé des nues, mardi, en apprenant qu’il avait délivré, à son insu, un permis de construire à une société britannique, pour un village destiné aux retraités homosexuels. Il sera situé près de Narbonne.
« Je tombe des nues parce que je n’en savais rien », a déclaré Yves Bastié, le maire de Sallèles d’Aude, à un correspondant de l’AFP qui l’interrogeait sur une publicité mise en ligne sur le site de l’entreprise Villages Group.
Cette société britannique, qui construit des villages destinés aux retraités en France, propose sur son site Internet aux retraités homosexuels ce lieu qui leur est réservé à deux pas du Canal du Midi, chef-d’œuvre de Pierre-Paul Riquet classé au patrimoine mondial de l’humanité.
Le « Village-Canal du Midi » est une « oasis privée pour la comunauté gay et lesbienne (lgbt) qui souhaite mener une vie active et saine dans le climat chaud, amical et sain du sud de la France », peut-on lire sur une brochure publiée en anglais sur le site Internet du groupe. « Idéal pour la retraite, les vacances, les investisseurs », ajoute le site.
Les responsables de Villages Group n’étaient pas joignables mardi soir.
« J’ai demandé à mes collaborateurs de vérifier cette information mais si c’est bien le cas, j’estime que la moindre des choses aurait été d’être tenu informé », a ajouté le premier magistrat de cette petite localité de 2 000 habitants proche de Narbonne.
107 maisons écologiques pour le « Village-Canal du Midi » – un village pour les plus de 50 ans eco-gay
Lorsqu’il sortira de terre, le « Village-Canal du Midi » sera constitué de 107 maisons individuelles écologiques construites dans un « style villageois traditionnel » et coupées du monde extérieur par une enceinte, dit la brochure, qui comporte une belle photographie du Canal du Midi frappée du drapeau arc-en-ciel, l’emblème de la communauté homosexuelle.
Le lieu bénéficiera des services d’un concierge et comportera piscine, court de tennis, sauna, salle de gymnastique, bars et restaurants. « Ce lieu très spécial conjugue le meilleur de tous les mondes, la campagne, le vignoble et la vie de village », ajoute le texte.
Homosexuel ou pas, il faudra être relativement fortuné pour couler des jours tranquilles dans le « Village-Canal du Midi ». Il en coûtera 236 000 euros ou 248 000 euros pour une maison, à quoi il faudra ajouter 70 euros par semaine de frais de gestion et de management.
Le maire, qui militait de longue date pour un projet de villages de vacances dans sa commune, avait signé le permis de construire avec Villages Group en mars dernier.
Mais la municipalité croyait alors donner son feu vert à un site traditionnel de logements pour touristes seniors, sans savoir qu’il était question d’une maison de retraite pour homosexuels comme il en existe dans plusieurs pays du monde et en particulier aux États-Unis. « Le projet touristique ne coûte rien à la commune et il aura des retombées économiques non négligeables localement, en matière de fiscalité, d’emploi et de commerce », s’était félicité Yves Bastié dans la presse locale.