Nous vivons bien dans un pays de plus en plus inégalitaire, c’est pour ça que les oligarques font tout pour nous diviser. L’inégalité est l’ADN du système libéral qui tient sur le mensonge démocratique de la trinité révolutionnaire « liberté, égalité, fraternité ».
Car il y a de moins en moins de liberté, l’égalité est un leurre et la fraternité est attaquée de toutes parts.
L’inégalité est source de violences, violences attisées à dessein par le pouvoir profond : violence terroriste, violence du chômage, violence migratoire.
Il n’y a qu’une méthode contre cette tendance socialement mortelle : mettre fin à la hiérarchie des communautés intermédiaires qui engraissent au détriment du peuple entier, dénoncer l’oligarchie raciste qui noyaute l’État, et engager la réconciliation nationale contre la menace commune.
Un système favorisant l’extrême minorité des plus riches, au mépris même des règles que se fixe habituellement l’économie de marché : c’est un tableau très sombre du capitalisme français que dresse l’ONG de lutte contre les inégalités Oxfam dans son dernier rapport.
Publié ce lundi 14 mai, celui-ci traite de la question du partage des bénéfices au sein du CAC40, groupe qui réunit les plus grandes entreprises françaises. Les résultats présentés, qui se basent sur les données publiées par les compagnies entre 2009 et 2016 ainsi que des questionnaires envoyés par Oxfam, sont édifiants.
La France championne du monde des dividendes !
D’après l’ONG dirigée par Cécile Duflot, plus de deux tiers (67,4%) des bénéfices du CAC40 depuis 2009 ont été reversés aux actionnaires, faisant de la France « le pays au monde où les entreprises cotées en bourse reversent la plus grande part de leurs bénéfices en dividendes aux actionnaires ». Cette évolution est relativement récente, puisque dans les années 2000 moins d’un tiers des bénéfices étaient dépensés en dividendes.
Surtout, cette tendance se fait au détriment des salariés, qu’Oxfam qualifie de « grands sacrifiés de ce partage inégal » : 5,3% des bénéfices seulement leur sont versés sous forme d’investissement et participation. Une somme 15 fois inférieure aux dividendes. La confédération calcule même que si les entreprises du CAC40 avaient maintenu en 2016 le même niveau de dividendes qu’en 2009, « l’ensemble des travailleurs du CAC40 dans le monde auraient pu voir leurs revenus augmenter en moyenne d’au moins 14.000 euros sur la période, soit plus de 2.000 euros par an et par employé ».
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Des écarts de rémunération indécents
Mais au-delà de la question des dividendes, tout sens de la justice sociale et de la décence semble avoir quitté les pontes du CAC40. Les écarts de rémunération qui y règnent relèvent presque de l’absurde : en 2016, les patrons du CAC40 gagnaient en moyenne... 257 fois le SMIC, et même 119 fois plus que la moyenne des salariés de leur entreprise. Oxfam dénonce l’alimentation consciente et organisée d’une « spirale des inégalités » au sein du CAC40 :
« Afin de maximiser leurs bénéfices et la rémunération de leurs actionnaires, les entreprises exercent une pression à la baisse sur les salaires au sein de leurs groupes et dans leurs chaînes d’approvisionnement et multiplient les techniques pour échapper à l’impôt, y compris en utilisant les paradis fiscaux pour des montages d’évasion fiscale », écrit l’ONG.
En effet, à mesure que les dividendes et les écarts de rémunération augmentaient, le recours aux paradis fiscaux s’est également accru au sein des grandes entreprises françaises : 1.454 filiales situées dans des paradis fiscaux étaient détenues par le CAC40 en 2016.