Homonyme d’un politicien français qui a été député du Val de Marne entre 1991 et 1993, David Bohbot vit en République tchèque depuis près 20 ans et y exerce en tant que rabbin et instructeur de Krav Maga.
Pour compléter le tableau, on apprend qu’il a également été membre des forces spéciales israéliennes et représentant d’entreprises d’armement israéliennes. Dans un entretien accordé au média en ligne Parlamentni Listy, il met en garde l’Europe contre de nouvelles attaques terroristes en mettant l’accent sur la crise migratoire. Bien entendu, cet « expert » ne dit pas un mot sur le rôle de l’ONG Israid qui aide les clandestins à entrer en Europe. Rappelons que cette ONG est notamment financée par le ministère des Affaires étrangères d’Israël. Pas un mot non plus sur les milliers de combattants d’Al Nosra soignés en Israël, qui joue un rôle plus que trouble et déstabilisateur dans la région.
Voici la traduction de cet entretien, à partir du tchèque.
Actuellement, les troupes irakiennes s’attaquent à Mossoul. Si l’on considère que Mossoul est la plus grande ville contrôlée par Daech et qu’elle représente son corps, alors Raqqa en est la tête. Ne pensez-vous pas que la chute de Mossoul va entraîner, dans peu de temps, la chute de Daech ?
Daech et ses combattants sont partout. Au Maroc, en Algérie, en Libye et ainsi de suite. Mossoul est importante, Raqqa l’est encore plus. Malheureusement, les Turcs ont décidé qu’ils n’attaqueraient pas Raqqa tant que les combats se poursuivraient à Mossoul, ce qui est une faute. Après la chute de Raqqa, Daech sera très affaibli mais ne sera pas anéanti.
Dans quelle mesure, la chute de Daech porterait-elle un coup mortel aux islamistes radicaux, aux djihadistes, aux terroristes ? L’effet pourrait-il être inverse en générant de nouveaux combattants ? Les Talibans se renforcent en Afghanistan, les islamistes en Afrique élargissent, lentement mais sûrement, leurs rangs…
Les islamistes radicaux sont maintenant plus forts et ont plus de fidèles à travers le monde. Daech était une tentative d’instaurer un État. Certes, l’un des meilleurs mais c’est un cas unique. Les islamistes radicaux vont continuer à s’organiser et à mener des attaques car ils sont tous unis par une même idéologie. Depuis quinze ans, on peut voir qu’ils s’organisent de mieux en mieux. L’endroit est toujours différent et sous une gouvernance différente mais ils poursuivent toujours le même but. Daech est le mieux organisé mais sa fin ne signifie pas la fin de tout. Son idéologie survivra et le terrorisme va continuer.
Ne pensez-vous pas que les terroristes islamistes vaincus vont viser de manière encore plus significative l’Europe, à savoir que le vieux continent va subir une nouvelle vague d’attaques terroristes ?
Oui, je m’attends à une vague d’attaques terroristes encore plus grande. Les radicaux annoncent qu’ils vont nous surprendre et qu’ils vont réussir dans leur entreprise. J’ai appris à prendre leurs promesses au sérieux. Les nouvelles informations montrent que les choses vont se dégrader.
Est-ce que les combattants vaincus de Daech pourraient se rendre en Europe à travers la prochaine vague migratoire qui est attendue au printemps prochain ? Les services de renseignement européens ont-ils les moyens de les en empêcher ?
Vous n’avez besoin ni des Kurdes, ni du Mossad, mais d’une nouvelle administration de l’Union européenne. Les informations essentielles restent dans les tiroirs et ne sont d’aucune utilité. Aujourd’hui, les passeurs et ceux qui produisent des faux passeports gagnent des millions et l’UE l’ignore.
À ce propos, quel est le rôle joué par la Turquie ?
Les Turcs jouent un double jeu. Recep Erdogan est un fanatique et il est plus intéressé par l’affaiblissement des Kurdes que par l’anéantissement de Daech, qu’il a contribué à mettre en place. Daech ne compte désormais plus sur l’aide turque. Il ne voit plus les Turcs comme leur meilleur allié qui leur achète du pétrole et qui laisse passer, à travers son territoire, des milliers de combattants venus de l’étranger. Ils voient les Turcs comme une composante des « Frères musulmans », qui laisse les combattants de Daech combattre tout seuls. Par ailleurs, la défaite de Daech fait le jeu des Turcs qui donnent l’illusion de combattre le terrorisme. Concernant la crise migratoire, la Turquie n’a pas les mêmes aspirations que l’Europe, elle n’est pas motivée par l’arrestation des combattants radicaux.
La crise migratoire a divisé l’Europe en deux camps. Ceux qui souhaitent un accueil plus généreux et ceux qui refusent cet accueil. Les uns veulent instaurer un système européen de répartition des demandeurs d’asile et les autres veulent barricader l’Europe. Quelle est pour vous la meilleure variante ?
l’Europe doit clairement cesser de vouloir apparaître comme amicale, gentille, humaine et humanitaire. Il est nécessaire de s’occuper de ses propres citoyens, ce qui signifie qu’il faut totalement fermer et sécuriser ses frontières. Celui qui ne pense pas ainsi, ne prend pas suffisamment au sérieux la sécurité et le bien-être des citoyens.
Que pensez-vous des fournitures européennes, en particulier d’armes tchèques, aux Kurdes qui combattent Daech ? N’est-ce pas dangereux ?
Non, je suis pour.
Récemment, les sanctions à l’égard de la République islamique d’Iran sont tombées. Est-ce que cela va dans le bon sens ?
C’est un pas en direction du suicide. Grâce à Dieu, Obama est écarté et j’espère qu’il y aura un changement de mentalité à la Maison-Blanche et que la naïveté ou la bêtise prendront fin. Sayyed Ali Khamenei proclame publiquement qu’il souhaite la mort de l’Amérique et la destruction de tout ce que représente l’Amérique, à savoir la liberté et la démocratie.
De quelle manière évaluez-vous l’implication de la Russie dans les combats au Moyen-Orient ?
À une époque, la Russie était plus forte que l’Amérique et maintenant elle a retrouvé son statut de grande puissance. La seule chose que je ne comprends pas complètement, c’est de quelle manière vont procéder les Russes et comment ils pensent au futur. Nous ne devons pas oublier qu’ils sont liés à l’Iran et à la Syrie à cause du pétrole. Il s’agit également de leur stratégie en matière de politique internationale. Par ailleurs, ils s’opposent toujours à la Turquie.
Que pensez-vous de l’attitude favorable de l’ONU et de la plupart de ses États membres à l’égard des Palestiniens ? Que pensez-vous également de la position tchèque qui se tient fermement aux côtés d’Israël ?
La République tchèque et Israël font partie des meilleurs et des plus fidèles alliés. Je ne peux pas parler de tout, de ce que nous faisons pour vous mais ce que vous faites pour nous est une bénédiction. Il faut dire que nous vous sommes redevables et nous vous en remercions. On peut voir que dans la plupart des pays qui comptent un pourcentage important de musulmans, ils ne nous aiment pas.
Selon vous, pour quelle raison le président Miloš Zeman, qui adopte une position de rejet à l’égard des réfugiés, qui soutient fermement Israël et la Russie, qui a une attitude de non-compromission vis-à-vis de l’islam, est autant rejeté et vilipendé par les villes tchèques, les médias et les diverses organismes sans but lucratifs ?
Ce n’est pas en raison de ses opinions. C’est du moins ce que je pense. Je le respecte beaucoup et je remercie monsieur le président pour sa bravoure. Je n’ai pas envie d’en dire plus.